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Mickey Bolitar, Tome 2 _ A quelques seco - Harlan Coben

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J’avais toujours supposé que les initiales E. S. étaient celles<br />

d’Elizabeth « Lizzy » Sobek, mais je me rendais compte maintenant<br />

que ça aurait aussi bien pu être celles de son frère, Emmanuel, ou de<br />

sa mère, Esther. Sauf qu’ils étaient tous les deux morts en Pologne<br />

plus d’un demi-siècle plus tôt. Comment auraient-ils donc pu<br />

« reposer » ici <br />

Quant à Elizabeth elle-même…<br />

Non, madame Friedman, Lizzy Sobek n’avait pas été tuée par le<br />

Boucher de Łódź. Lizzy Sobek avait survécu à la guerre. À un<br />

moment, elle était devenue une hippie, et aujourd’hui, tout le monde<br />

la connaissait en ville sous le nom de « femme chauve-souris »,<br />

l’inquiétante vieille dame vivant dans une inquiétante vieille maison.<br />

Comment réagirait ma prof d’histoire si elle apprenait que Lizzy<br />

Sobek, la « fille aux papillons », la légendaire résistante dont la<br />

famille avait péri à Auschwitz, vivait à moins de cinq cents mètres<br />

du lycée de Kasselton <br />

Je me suis approché de la tombe. Dans le lointain, la chanson de<br />

HorsePower a laissé place à la suivante. Je savais ce qui figurait au<br />

dos de la pierre : le papillon Abeona aux ailes ornées d’yeux<br />

d’animaux. Je l’avais vu lors de ma précédente visite. Mais quelque<br />

chose m’avait poussé à revenir ici ce soir, je devais donc en avoir le<br />

cœur net.<br />

Le bruit de mes pas résonnait dans le noir. Braquant le faisceau<br />

de ma lampe sur la pierre, j’ai eu un coup au cœur. Le papillon était<br />

bien là, mais quelqu’un l’avait barré d’une croix : un grand X tracé à<br />

la bombe de peinture.<br />

J’ai fait volte-face vers la maison et entendu un ricanement<br />

moqueur retentir dans la nuit.<br />

Son écho sinistre s’est répercuté le long de ma colonne<br />

vertébrale.<br />

Va-t’en, <strong>Mickey</strong>, me suis-je dit.<br />

Le danger était là. Perceptible. Presque palpable. Le danger<br />

possède une texture particulière. En cet instant, j’aurais pratiquement<br />

pu tendre la main pour le toucher. Je savais que j’aurais dû partir.

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