Mickey Bolitar, Tome 2 _ A quelques seco - Harlan Coben

izarre, point. Je me suis demandé comment elle le vivait au
quotidien. Son statut lui donnait beaucoup de pouvoir – il suffisait de
voir comment j’avais été libéré –, mais ça devait parfois être assez
lourd à porter.
— Tu vas bien m’a-t-elle demandé.
— Oui, madame. Merci pour votre intervention.
C’était la première fois de ma vie que je me retrouvais dans une
limousine. La banquette était en cuir. Il y avait un écran de télévision
et des verres en cristal.
— Que s’est-il passé Tu étais dans cette maison
Une fois encore, je n’avais pas envie de mentir, mais je n’étais
pas prêt non plus à raconter la vérité. Je la connaissais à peine, cette
femme.
— J’ai cru voir des flammes, j’ai voulu aider.
Angelica Wyatt a paru sceptique.
— En entrant dans la maison
— Oui… Euh… au cas où il y aurait eu quelqu’un à l’intérieur.
— Pourquoi n’as-tu pas plutôt alerté les pompiers
Oups.
— Pourquoi avoir téléphoné à ton oncle en lui disant que tu avais
besoin d’aide
— Franchement, si j’avais eu quelqu’un d’autre à appeler…
Je me suis arrêté net, regrettant d’en avoir dit autant.
— Mickey
Je me suis tourné vers elle. Elle posait sur moi un regard à la
fois réconfortant et étrangement familier. J’aimais bien ses yeux :
d’un brun magnifique, ils dégageaient beaucoup de chaleur.
— Je sais que ça ne me regarde pas, mais ton oncle fait de son
mieux.
Je n’ai pas répondu.
— C’est quelqu’un de bien. Tu peux lui faire confiance.
— Sans vouloir vous vexer… (c’est ce qu’on dit en général
quand on s’apprête à sortir une remarque vexante) vous ne
connaissez pas la situation.