Mickey Bolitar, Tome 2 _ A quelques seco - Harlan Coben

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J’en ai eu le souffle coupé.
Le doute n’était plus permis : c’était le même homme que sur la
photo, et il n’avait pas vieilli d’un jour.
L’espace d’un instant, mon esprit a cessé de fonctionner. Je ne
me suis pas demandé comment c’était possible. Je ne me suis pas
demandé si je rêvais. Je n’ai pas pensé à me précipiter dans la
maison, ni à appeler, ni à faire quoi que ce soit. Je suis resté là,
tétanisé, le regard braqué sur ces yeux verts aux cercles jaunes, les
mêmes yeux que j’avais vus le jour de la mort de mon père.
Quand l’homme s’est écarté de la fenêtre, mon esprit s’est remis
en marche. Pendant une seconde, pas plus, j’ai envisagé la
possibilité que mon cerveau me joue des tours.
Mais non, sûrement pas.
Je me suis rué vers la maison et, cette fois, je n’ai pas hésité.
Utilisant mon épaule comme un bélier, j’ai enfoncé la porte, qui n’a
pas simplement cédé mais volé en éclats. Prenant garde aux éclisses,
j’ai pénétré à l’intérieur. À gauche se trouvait le salon. La platine
marchait toujours. Sur la cheminée, j’ai aperçu la même vieille photo
des hippies avec leur tee-shirt décoré du papillon.
J’ai entendu du bruit au-dessus de ma tête.
Il était encore en haut.
OK, et maintenant
Rien ne m’empêchait de l’attendre ici. Il finirait forcément par
redescendre, et à ce moment-là, je le confronterais.
Est-ce que ça pouvait marcher