Mickey Bolitar, Tome 2 _ A quelques seco - Harlan Coben

encore plus discrets et solennels que d’habitude. J’ai pris place sur
un banc tout au fond et examiné les lieux. La même photo du petit
Dylan trônait sur l’autel.
J’ai scruté l’assemblée à la recherche d’un visage familier, mais
jusqu’ici, il ne s’était pas montré.
L’orgue s’est arrêté à 9 heures précises. Les murmures se sont
tus. Le service religieux a commencé. La mère de Dylan Shaykes
était décédée, mais son père, l’homme que la police avait d’abord
soupçonné, était assis au premier rang. Il avait les cheveux blancs et
portait une veste en tweed.
Un ami d’enfance de Dylan a été le premier à prendre la parole.
Le contraste était saisissant. Nous regardions la photo d’un garçon de
9 ans, et c’était un trentenaire qui parlait de lui – se souvenant qu’il
adorait jouer au foot, collectionner les cartes de base-ball, faire des
balades en forêt et étudier les papillons.
Un en particulier, je parie.
Un silence absolu baignait à présent la salle, comme si le
bâtiment lui-même retenait son souffle. C’était difficile à
appréhender. Vingt-cinq ans plus tôt, jour pour jour, un petit garçon
avait été enlevé dans la cour de son école. Et là, à cet instant même,
ce petit garçon a pénétré dans l’église.
Je me suis figé.
Il est resté un moment au fond, cet enfant devenu adulte, puis il
s’est assis sur le banc au dernier rang. Il portait des lunettes noires.
Personne, à part moi, ne l’avait vu entrer. Personne à part moi ne
savait qui il était.
Quand l’ami de Dylan a fini de parler, j’ai discrètement quitté
ma place pour me rapprocher de lui. Quand il m’a vu, la surprise
s’est peinte sur son visage. Aussitôt, il s’est levé et dirigé vers la
porte. Je l’ai suivi. Il est ressorti dans le soleil éclatant.
Dehors, j’ai aperçu la voiture noire qui attendait.
— Stop ! ai-je crié.
Le Chauve s’est retourné lentement. Il a retiré ses lunettes noires
et il est venu vers moi. La ressemblance n’était pas évidente. Les