Mickey Bolitar, Tome 2 _ A quelques seco - Harlan Coben

précipité sur moi, m’assenant un grand coup de pied dans les côtes.
Je suis retombé à plat ventre. Au deuxième coup, j’ai gémi de
douleur. Au troisième, ma tête s’est mise à tourner, et j’ai cru que
j’allais vomir.
Le quatrième m’a privé de mes dernières forces. Je suis resté là,
allongé par terre, à leur merci.
Au bord de l’évanouissement, alors que j’étais sur le point de
capituler, mon regard est allé se poser sur Spoon. Il avait toujours
les yeux fermés, le visage exsangue. Le sang s’écoulait d’une plaie
ouverte. J’ignorais s’il était mort ou vivant, mais je n’allais pas le
laisser se vider de son sang comme ça.
Je devais faire quelque chose, et la réponse m’a soudain paru
évidente.
Le pistolet du Balafré.
Dans sa poche arrière. Il me suffisait de tendre la main…
Lunettes Noires s’en est aperçu. Esquissant un sourire, il a voulu
me donner un nouveau coup, sûrement le coup fatal, quand le
hurlement d’une alarme a déchiré l’air.
— Confinement ! a tonné une voix. Confinement ! Confinement !
Ema ! Voilà pourquoi elle s’était échappée vers cette salle de
classe – pour actionner le bouton d’urgence dont Spoon nous avait
parlé. C’était la diversion dont j’avais besoin. Avec un grognement,
j’ai rampé et attrapé l’arme dans la poche arrière du Balafré. Quand
Lunettes Noires l’a vu, il était trop tard.
J’avais le pistolet bien en main et je le pointais sur lui.
— Stop !
Il s’est figé et a lentement levé les mains en l’air. Le canon
toujours dirigé vers lui, je me suis reculé pour ne pas rester trop près
du Balafré.
Le haut-parleur beuglait toujours :
— Confinement ! Confinement !
Ema est revenue en courant et s’est agenouillée auprès de Spoon,
en sanglotant :
— Spoon Arthur