Mickey Bolitar, Tome 2 _ A quelques seco - Harlan Coben

vous méprenez pas. J’avais une confiance totale en eux, et je leur
devais l’entière vérité, mais Rachel m’avait demandé de ne parler à
personne de notre rendez-vous. Je ne pouvais pas la trahir, si
Bref, face à ce dilemme, la réponse la plus simple était sans
doute aussi la plus lâche : les éviter.
Alors que je me dirigeais vers le bureau de M. Grady, je suis
passé devant un endroit familier et j’ai ressenti un drôle de manque.
C’était le casier d’Ashley. Ashley et moi sortions plus ou moins
ensemble, avant qu’elle disparaisse. Le refuge Abeona – c’est-àdire,
Ema, Spoon, Rachel et moi – l’avait sauvée. La dernière fois
que je l’avais vue, elle agitait la main dans ma direction en montant
dans une camionnette conduite par un autre membre du refuge.
Quelques jours seulement avaient passé, et il ne restait aucune
trace d’Ashley. Un cadenas tout neuf fermait son casier, qu’un nouvel
élève avait dû investir. C’était comme si elle n’avait jamais été là. Je
me suis demandé où elle se trouvait. Je me suis demandé si tout allait
bien pour elle.
J’ai frappé à la porte du coach.
— Entrez.
En général, ce n’était pas un bureau où l’on aimait aller.
M. Grady était aussi le proviseur adjoint, responsable de la
discipline. Quand on se faisait convoquer ici, c’était pour recevoir
une heure de colle ou un avis d’exclusion.
Il m’a regardé par-dessus ses lunettes en demi-lune.
— Ferme la porte.
J’ai obéi. Il m’a invité à m’asseoir. J’ai balayé des yeux son
bureau. Il n’y avait aucune photo de famille, pas de trophées ni de
clichés d’anciennes équipes de basket – rien de personnel.
— Bon, a-t-il commencé, croisant les mains. Comment as-tu
trouvé les sélections d’hier
Faute de mieux, j’ai répondu :
— C’était sympa.
— Apparemment, tu joues au basket depuis longtemps.
— Oui.