Mickey Bolitar, Tome 2 _ A quelques seco - Harlan Coben

— Qu’est-ce qui ne va pas
— Je viens de me faire éjecter de l’équipe.
Ema s’est assise près de moi et je lui ai tout raconté. Je
plongeais dans son regard presque… angélique et j’y voyais tant de
choses. J’y puisais de la force.
Plus tôt, Rachel m’avait accusé de ne pas lui faire autant
confiance qu’à Ema. La vérité était plus simple encore : je ne faisais
confiance à personne autant qu’à Ema. Je n’avais pas besoin de lui
cacher ce que je ressentais. Pas besoin de faire semblant de ne pas
être en colère, amer ou anéanti. Je me fichais de l’impression que je
donnais. Je lâchais tout ce que j’avais sur le cœur et Ema m’écoutait.
— Tu essaies de faire ce qui est juste, et voilà comment tu es
remercié, a-t-elle dit. C’est dégueulasse.
Elle avait tout compris. Ce n’était pas plus compliqué que ça.
Ema possédait une autre qualité remarquable : elle savait me
réconforter. J’ai revu ce moment atroce au club de strip-tease, où
j’avais eu la certitude qu’elle allait mourir. Jamais je n’avais
ressenti une telle peur ni un tel sentiment d’impuissance.
Les larmes me sont montées aux yeux. Aussitôt, Ema m’a dit :
— Ça va aller. On va trouver une solution. Il y a forcément un
moyen de te faire réintégrer l’équipe…
Sans réfléchir, je l’ai prise dans mes bras et l’ai serrée très fort.
Elle a commencé par se crisper, puis elle a glissé les bras autour de
moi et m’a serré à son tour. On est restés là, sa tête blottie contre ma
poitrine, ne bougeant ni l’un ni l’autre, comme si on avait peur de ce
qui allait se passer quand on se lâcherait.
— Euh, vous faites quoi, tous les deux
C’était Spoon. Ema et moi nous sommes vite écartés.
— Rien, ai-je répondu.
Spoon m’a regardé, a regardé Ema, puis il a fixé un point entre
nous deux.
— Des études scientifiques montrent que les câlins peuvent
soigner la dépression, réduire le stress et renforcer le système
immunitaire.