Mickey Bolitar, Tome 2 _ A quelques seco - Harlan Coben

murs et jusqu’au plafond, le papier photo les nourrissant comme du
kérosène. Les portraits se racornissaient, se craquelaient et
noircissaient en dégageant une épaisse fumée. Utilisant le creux du
coude pour me protéger la bouche, j’ai cherché une issue.
J’étais encerclé par des murs de flammes.
Je me suis rappelé les consignes de sécurité qu’on nous avait
données en CM1 : rester par terre et ramper. C’est ce que j’ai fait,
même si je n’étais pas sûr que ça servait à grand-chose. Les flammes
étaient partout, la chaleur insupportable. La fumée commençait à
m’étouffer. Le feu empêchait toute fuite par la chambre ou par
l’escalier.
Tandis que les flammes se rapprochaient, j’ai vu une ouverture
sur ma droite.
Une porte.
J’ai roulé dans ce qui devait être une chambre d’amis. Malgré la
fumée dense qui m’empêchait de distinguer vraiment ce qui
m’entourait, je me suis rendu compte que la pièce était peinte de
couleurs vives : rouge, jaune, bleu. Tentant de retenir ma respiration,
j’ai continué de ramper. Ma main a heurté quelque chose de… de
mou Du caoutchouc J’ai entendu un couinement.
C’était un canard en plastique. Le sol était jonché de jouets.
Je n’avais pas le temps de m’étonner. Le feu s’est engouffré dans
la chambre en grondant, comme s’il me suivait. J’ai roulé sur le dos
et rampé en marche arrière, tandis que les flammes me léchaient les
pieds. Mon dos est entré en contact avec un mur.
J’étais coincé.
En quelques secondes, l’incendie allait m’avaler tout entier.
J’aimerais pouvoir vous raconter ce que j’ai ressenti à cet instant,
alors que la mort m’encerclait. Je ne crois pas que ma vie soit
repassée en accéléré devant mes yeux. Je ne crois même pas avoir
imaginé ma mère dans son centre de désintox ou revu mon père lors
de l’accident, non. La terreur – la terreur pure – a annihilé toute
pensée à l’exception d’une seule.
Je devais trouver un moyen de sortir d’ici.