Mickey Bolitar, Tome 2 _ A quelques seco - Harlan Coben

— J’ai cru comprendre que tu avais pas mal voyagé durant ton
enfance, n’est-ce pas
J’ai hoché la tête.
— Tu as passé beaucoup de temps à l’étranger et joué dans
beaucoup d’équipes différentes.
— Oui.
— Quel est le maximum de temps que tu as passé avec les
mêmes coéquipiers
— Deux mois.
Il a fait une grimace, comme s’il s’attendait à une réponse de ce
genre.
— C’est en partie pour ça qu’on est revenus aux États-Unis, lui
ai-je expliqué. Mon père voulait que je vive cette expérience : que je
reste assez longtemps quelque part pour pouvoir faire partie d’une
véritable équipe.
— Comme notre groupe senior, par exemple
Je n’ai rien répondu.
— Ces garçons jouent ensemble depuis la classe de sixième. Ils
ont gagné des matchs ensemble à tous les niveaux et là, ils arrivent à
la fin d’un cycle. L’année prochaine, chacun partira de son côté.
Il n’y avait rien à ajouter, donc je suis resté silencieux.
— Je t’ai aussi expliqué récemment que je n’aimais pas recruter
des troisièmes ou des secondes dans l’équipe d’élite. Ça fait douze
ans que je dirige les entraînements ici, et je n’ai jamais pris un élève
de seconde. Cette année, en plus, avec mes cinq majeurs de l’année
dernière qui reviennent…
Il a fait une pause. La conversation ne prenait pas la tournure
escomptée.
— Cela dit, j’ai vu ton oncle jouer lorsqu’il était ici. Ce genre de
talent, on n’en trouve qu’un par génération. Après t’avoir regardé
hier, je me dis que tu es peut-être celui-là. Je ne suis sûr de rien. Je
ne veux pas m’emballer. En tant qu’entraîneur, mon job est de me
montrer juste et de donner sa chance à chacun. Si ce que j’ai vu hier
n’était qu’un coup de veine, ou si la concurrence n’était simplement