Mickey Bolitar, Tome 2 _ A quelques seco - Harlan Coben

de ses jours avec le poids de cette culpabilité.
— Parce qu’elle est responsable, ai-je dit d’une voix qui
paraissait lointaine même à mes propres oreilles. Elle a sûrement
des excuses. C’est peut-être compréhensible. Mais en définitive, ce
qui est arrivé est la faute de Rachel.
— Oui, a admis M. Caldwell d’un ton désolé. Raison de plus
pour que les gens qui l’aiment gardent le silence.
J’avais l’impression d’avoir été vidé de l’intérieur.
— Donc, on laisse Brian Tart et Emile Romero porter le
chapeau
— Il y a tellement de chefs d’accusation contre eux que deux de
plus ne feront pas de différence. C’est le genre d’affaire où le silence
arrange tout le monde. La police ne fera pas de zèle parce qu’elle n’a
pas intérêt à ce que la vérité sorte. Je reste un élément précieux
travaillant sous couverture. Si l’affaire s’ébruitait, toute l’opération
tomberait à l’eau. De nombreux criminels seraient libérés.
J’ai senti un nouvel accès de tristesse.
— Donc, tout le monde se tait.
— Pour le bien de Rachel. Tu t’en crois capable, Mickey
En cet instant, je n’étais pas en mesure de répondre. Je me suis
éloigné sans ajouter un mot.
— Mickey
Je ne me suis pas retourné. M. Caldwell a fini par rejoindre sa
voiture. Je me suis arrêté de marcher et j’ai attendu qu’il ait démarré
pour repartir.
J’ai rejoint Myron qui se tenait derrière le grand arbre.
— Quand il t’a demandé ton portable, j’ai eu peur.
— J’ai coupé la communication avant de le lui tendre.
— J’ai failli intervenir, mais tu ne m’as pas lancé le signal de
détresse.
— Je n’en ai pas eu besoin, ai-je dit alors que nous nous
dirigions vers sa voiture. Mais c’était rassurant de savoir que tu étais
là en renfort.