Mickey Bolitar, Tome 2 _ A quelques seco - Harlan Coben

— Laisse tomber. Tu m’as dit que tu avais trouvé quelque chose
à propos du Boucher de Łódź
Ema a soudain paru méfiante.
— Tu dois d’abord me promettre de ne pas m’interroger sur mes
sources.
— Tu rigoles, hein
— Ouais, tu as raison, c’est super drôle. (Elle s’est mordu la
lèvre inférieure.) Tu dois me donner ta parole. Aucune question.
— Pourquoi
— Contente-toi de promettre.
— Je ne comprends même pas ce que je promets. Mais d’accord,
je te jure de ne pas te poser de questions sur tes sources.
Ema a hésité, me dévisageant pour s’assurer que ma promesse
était sincère. Puis elle s’est lancée :
— J’ai bidouillé un peu ta photo du Boucher sur l’ordinateur. Si
j’avais envoyé le portrait d’un gars en uniforme nazi, en demandant
s’il avait travaillé comme ambulancier, on m’aurait prise pour une
folle.
Pas faux.
— J’ai utilisé Photoshop pour lui mettre des vêtements plus
récents. Et j’ai envoyé deux clichés : l’un en noir et blanc comme
l’original, et un autre que j’ai colorisé.
— À qui tu les as envoyés
Ema m’a lancé un regard noir.
— OK, pigé. À la source dont tu ne veux pas parler. Celle sur
laquelle je n’ai pas le droit de poser de questions.
— Non, même pas, en fait.
Une fois encore, elle a hésité. Autour de nous, des groupes se
formaient. Les élèves papotaient, riaient ou, comme nous, se
plongeaient dans des discussions sérieuses. Je me suis demandé
combien, parmi eux, parlaient de vieux nazis de la Seconde Guerre
mondiale. Sûrement pas beaucoup.
— J’ai envoyé les photos au directeur des urgences de San
Diego. Ma source m’a mise en relation avec lui. Mais peu importe.