Mickey Bolitar, Tome 2 _ A quelques seco - Harlan Coben

masques et les avons laissés tomber par terre.
Le Balafré a rangé son arme dans sa poche, mais son comparse
nous tenait toujours en joue. C’était une vraie armoire à glace. Il
portait des lunettes de soleil dans ce hall obscur, et son visage ne
trahissait pas la moindre émotion. Il avait l’air las du tueur au sang
froid, prêt à nous descendre sans états d’âme inutiles.
Le Balafré s’est approché du sac et a vérifié son contenu.
— Tout est là lui a demandé Lunettes Noires.
— J’ai l’impression.
Le Balafré s’est redressé et m’a adressé un sourire.
— Merci d’avoir retrouvé notre marchandise, Mickey.
— Comment vous connaissez mon nom
— Très simple. On a compris que soit Rachel soit sa môman
avait piqué notre petit paquet au papa. On s’est procuré son relevé de
portable. On a vu qu’elle t’avait appelé juste après le gros boumboum,
alors on s’est dit que peut-être toi, son petit chéri, tu l’avais
aidée à le cacher. Donc on a commencé à te suivre. Fastoche, hein
Sa façon de parler infantilisante me tapait sur les nerfs.
— OK, ai-je dit. Vous avez votre truc. Vous pouvez partir,
maintenant.
Le Balafré a fait un grand sourire à son copain. Le coin des
lèvres de Lunettes Noires a frémi. Un frémissement qui ne me disait
rien qui vaille.
Le Balafré a refermé le sac.
— Quand on t’a suivi jusqu’à la baraque calcinée, j’ai eu peur
qu’elle l’ait planqué là et qu’il ait brûlé. J’aurais pas du tout
apprécié.
— Bon, alors tout est bien qui finit bien. (Tout en parlant, j’ai
essayé de me grandir un peu.) Votre sac était en sécurité ici.
Maintenant, vous pouvez repartir avec.
— Ouais. Je vois ça. Il y a juste un léger problème.
J’ai dégluti. La petite bulle de peur logée dans ma poitrine s’est
mise à gonfler, m’empêchant de respirer.
— Ah bon, quoi