Mickey Bolitar, Tome 2 _ A quelques seco - Harlan Coben

25
Comme vous pouvez l’imaginer, Myron m’a soumis à un
interrogatoire en règle. Mais Angelica Wyatt avait eu beau plaider sa
cause, je ne lui faisais toujours pas confiance. J’aurais peut-être dû.
Au moment critique, c’est lui que j’avais appelé à l’aide. Je
n’oubliais pas cependant que la femme chauve-souris ainsi que le
Chauve avaient insisté pour que je ne lui dise rien.
À un moment, j’ai baissé ma garde et failli lui parler. Mais sans
le faire exprès, il m’a alors donné une raison supplémentaire de le
laisser dans l’ignorance.
— Quand il était petit, ton père est entré dans cette maison, m’at-il
rappelé. Il ne m’a jamais dit ce qu’il y avait vu.
Précisément. Si mon père avait décidé de se taire, ne devais-je
pas en faire autant
Découragé, Myron a fini par lever les mains et battre en retraite
vers le salon. Je me suis demandé ce que je devais faire. Je ne
pouvais pas en rester là, parce qu’à la vérité, j’allais avoir besoin de
lui. Je l’ai rejoint dans le salon et me suis assis sur le canapé. Myron
avait racheté la maison à mes grands-parents quelques années plus
tôt. C’était ici qu’ils avaient grandi, mon père et lui, et j’avoue que
ça me faisait une drôle d’impression d’y vivre à mon tour. Les deux
frères avaient passé des heures ensemble dans cette pièce à regarder
la télé. Je trouvais ça étrange d’imaginer mon père, enfant, à la même
place, avec Myron.
Ne sachant pas comment aborder le sujet, je suis d’abord resté
sur un terrain familier dont je savais qu’il l’intéresserait.