Mickey Bolitar, Tome 2 _ A quelques seco - Harlan Coben

— C’est-à-dire
— Le fait de m’habiller en noir. De me teindre les cheveux en
noir. De porter tous ces bijoux, d’avoir des tatouages. Et même de
grossir. Je ne voulais plus être cette petite fille traquée par les
photographes. Je voulais être quelqu’un d’autre. Au début, c’était
comme un déguisement, mais maintenant, j’aime bien mon look. Ça
me correspond vraiment, tu vois Si bien qu’aujourd’hui je ne sais
plus si c’est un moyen de me cacher ou si j’ai seulement trouvé mon
style.
J’ai brandi une des vieilles coupures.
— Tu n’as pas changé tant que ça. Et tu oublies quelque chose.
— Quoi
— Les tatouages. C’est ça qui m’a mis la puce à l’oreille. J’ai
cru voir un bleu sur ton bras, mais en fait, c’était une tache. Je
n’arrivais pas à définir précisément ce qui avait changé en toi, puis
j’ai compris. Tes tatouages. Ils étaient différents. Et ta mère… elle
ne t’aurait pas laissée te faire tatouer sur tout le corps comme ça. Pas
à ton âge. Ils sont temporaires, n’est-ce pas
Ema semblait presque contente.
— Ouah, c’est dingue que tu aies remarqué.
— Tu sais ce qui est bizarre
— Euh… tout
— Oui, d’accord, mais pas seulement. Nos mères se
connaissaient quand elles étaient ados.
— Oui, quand elles avaient à peu près notre âge. C’est super
étrange. D’ailleurs, pourquoi est-ce que ton oncle joue les gardes du
corps de ma mère
— Aucune idée. Il m’a dit qu’un de ses amis proches lui avait
demandé de le faire. Je sais que Myron est plus qu’un simple agent
ou qu’un manager. Je crois que c’est une espèce de détective privé,
un spécialiste de la sécurité ou un truc comme ça.
— Donc, il protège ma mère tant qu’elle est dans la région
— J’imagine. Pourquoi tu ne lui poses pas la question
— Je l’ai fait. Elle m’a dit qu’elle avait besoin d’une protection