Mickey Bolitar, Tome 2 _ A quelques seco - Harlan Coben

murmure. Mais je suis tenu au secret.
Du Spoon tout craché. Il a chronométré les cinq minutes sur sa
montre. Puis nous avons monté l’escalier. Une fois au rez-dechaussée,
Ema a demandé :
— Où est-ce qu’on va
— Il faudrait trouver un ordinateur, a répondu Spoon.
Ce qui n’avait rien d’évident. Cet étage accueillait les bureaux
de l’administration, mais soit ils étaient occupés, soit il y avait
quelqu’un à proximité. Impossible d’entrer et de consulter un PC.
— On devrait peut-être aller directement là-haut, a suggéré
Spoon.
C’était assez sommaire, comme plan, mais que pouvions-nous
faire d’autre Nous avons pris l’ascenseur jusqu’au cinquième
étage, tourné à gauche puis à droite, et nous sommes entrés dans
l’unité pédiatrique. Le contraste était frappant avec le reste de
l’hôpital. Alors qu’ailleurs, les tons ternes, les beiges et les gris
dominaient, en accord avec l’atmosphère générale, ce service
arborait des couleurs éclatantes – on avait l’impression de se
retrouver dans une école maternelle très gaie ou dans un lieu décoré
pour un goûter d’anniversaire.
Je comprenais le but, mais tout ça m’apparaissait faux –
mensonger, même. C’était un hôpital. Qui accueillait des enfants
malades. On ne pouvait pas masquer cette réalité avec des couleurs
vives.
Pas plus qu’on ne pouvait masquer l’odeur. Bien sûr, on avait
pris soin de vaporiser un puissant désodorisant à la cerise, mais ça
puait toujours le médicament. Je détestais cette odeur.
Nous nous sommes engagés dans le couloir. La plupart des
portes étaient fermées. Quand l’une était entrouverte, nous risquions
discrètement un coup d’œil, mais impossible de voir qui se trouvait à
l’intérieur des chambres.
— Ça ne sert à rien, a dit Ema.
J’étais d’accord.
— Il faudrait consulter les fichiers informatiques, a répété