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Mickey Bolitar, Tome 2 _ A quelques seco - Harlan Coben

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J’ai réussi à entrouvrir les yeux et, à travers la fumée, j’ai<br />

distingué une fenêtre.<br />

J’ai lu quelque part qu’aucun ordinateur ne peut rivaliser avec le<br />

cerveau humain pour ce qui est de la vitesse de certains calculs. Ce<br />

qui s’est passé ensuite a pris un dixième de <strong>seco</strong>nde, peut-être même<br />

moins. Une image de la façade s’est imprimée en un flash dans mon<br />

esprit. J’ai compris où j’étais, à quelle hauteur, et su que si je sortais<br />

par là, je me retrouverais sur le toit du porche au-dessus de la porte<br />

d’entrée.<br />

Alors que les flammes étaient sur le point de me dévorer, j’ai<br />

bondi sur la fenêtre à guillotine et tenté de la soulever.<br />

Elle n’a pas bougé.<br />

Faisant volte-face, j’ai donné un grand coup dans la vitre avec<br />

mon dos. Le verre a explosé. J’ai basculé à l’extérieur et je me suis<br />

retrouvé sur le toit du porche. L’oxygène a nourri le feu, qui a jailli<br />

au-dessus de moi comme d’un lance-flammes.<br />

Le toit était pentu, et je me suis laissé glisser, attiré par la<br />

gravité. J’ai atterri lourdement dans le jardin et roulé sur moi-même.<br />

Alors seulement je me suis relevé et j’ai regardé la maison.<br />

Elle n’était plus qu’un immense brasier.<br />

Au loin, des sirènes hurlaient. J’ai tourné la tête et là, sur ma<br />

droite, j’ai vu le Boucher, qui contemplait l’incendie.<br />

Pendant un instant, je n’ai pas pu faire le moindre mouvement.<br />

Physiquement, j’allais bien. J’avais sans doute des égratignures,<br />

voire des légères brûlures, mais rien de grave. J’avais peut-être<br />

besoin de reprendre mon souffle. Ou alors, j’étais seulement sous le<br />

choc. Mais je restais là, à quinze mètres de l’homme qui avait<br />

emporté mon père et tenté de me tuer, et je ne bougeais pas.<br />

Les sirènes se sont rapprochées. Soudain, le Boucher s’est<br />

retourné et il est parti en courant.<br />

Aussitôt, je suis sorti de ma torpeur. Oh non, pas question ! Pas<br />

question de le laisser s’échapper. L’homme courait vite, mais moins<br />

que moi, et j’avais la volonté de mon côté.<br />

Au lieu de se diriger vers la forêt, comme je l’avais cru, il a

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