Mickey Bolitar, Tome 2 _ A quelques seco - Harlan Coben

Myron a remué sur son siège. Angelica Wyatt a regardé ailleurs.
Un petit sourire a frémi sur ses lèvres. Ma mère n’avait que 33 ans.
L’actrice devait avoir un ou deux ans de plus.
— C’était une période délirante. Un peu trop, même, si tu vois ce
que je veux dire.
— Non, je ne vois pas.
— Nous étions de jeunes célébrités. Ta mère faisait l’objet de
beaucoup d’attention en raison de ses performances au tennis – sans
parler de son physique. Je jouais le rôle d’une étudiante dans une
série télé. (Elle avait un sourire nostalgique.) Ta mère… Elle était
tellement drôle. Elle avait un rire extraordinaire, et ce charme
incroyable. Tout le monde était attiré par elle. Tout le monde voulait
être proche de Kitty Hammer.
Elle s’est interrompue. Myron avait la tête baissée. Je me
rappelais le rire de ma mère. Avant, il faisait tellement partie de ma
vie que je ne le remarquais même pas. Aujourd’hui, j’aurais donné
n’importe quoi pour l’entendre de nouveau.
— Et mon père
— Eh bien, il est arrivé et tout a changé.
— Comment
Elle a réfléchi une seconde.
— On prétend que l’amour est une réaction chimique. Tu as déjà
entendu cela
— Oui, je crois.
— C’est exactement ce qui s’est passé avec tes parents. Ta mère
était une personne et, après leur rencontre, comme ça (Angelica
Wyatt a claqué des doigts), elle est devenue quelqu’un d’autre. (Elle
a souri.) Nous étions tous si jeunes. Trop jeunes, en fait. C’était trop,
trop vite.
— Que voulez-vous dire
— Quel âge as-tu, Mickey
— Bientôt 16 ans.
— À 16 ans, ta mère faisait déjà la couverture des magazines. On
parlait d’elle comme de la future star du tennis mondial. Les journaux