Mickey Bolitar, Tome 2 _ A quelques seco - Harlan Coben

protégée. Il n’était pas possible d’y bâtir une maison, même précaire.
Y vivre sous une tente, à la limite, mais en changeant souvent de
place et en étant en permanence sur le qui-vive.
Ça n’avait aucun sens.
À mesure que le ciel s’obscurcissait, on s’enfonçait toujours plus
profondément dans la forêt. J’aurais sans doute réussi à revenir sur
mes pas en plein jour, mais je n’étais pas sûr d’en être capable à la
lumière de mon portable. Songeant que je ferais mieux de ne pas me
faire semer, j’ai pressé le pas.
Ema a tourné à gauche et commencé à monter une pente abrupte.
Pas moyen de la suivre sans être repéré. J’ai donc attendu qu’elle
soit pratiquement hors de vue, avant d’entamer l’ascension. Mais
maintenant, forcément, j’avais peur de la perdre.
Je ressentais toujours une pointe de culpabilité. Je suivais en
cachette ma meilleure amie. Ça craignait un peu, même si c’était pour
son bien. Pour son bien. Un prétexte qu’on invoque très souvent pour
justifier des actions stupides. Comme celle-là.
J’aurais dû m’arrêter et rentrer chez moi. J’étais sur le point de
le faire, quand j’ai atteint le haut de la colline. Une clôture grillagée
me bloquait le passage.
Mais plus trace d’Ema.
J’ai regardé à droite et à gauche. La clôture s’étendait à perte de
vue. Tous les dix mètres, une pancarte DÉFENSE D’ENTRER avertissait
les promeneurs ou les vagabonds qu’ils seraient poursuivis devant la
justice s’ils violaient cette interdiction.
Où Ema était-elle partie
Je me suis collé contre la clôture pour regarder de l’autre côté.
Au-delà des arbres, à environ vingt ou trente mètres, j’ai cru
distinguer une clairière. Mais comment Ema aurait-elle pu passer de
l’autre côté Avait-elle pu faire demi-tour pendant que je gravissais
la colline C’était possible, mais j’en doutais. Peut-être m’avait-elle
repéré et s’était-elle cachée derrière un arbre
Agacé, j’ai saisi la clôture et secoué. Elle a cédé.
Qu’est-ce que…