Mickey Bolitar, Tome 2 _ A quelques seco - Harlan Coben

Taylor avait raison. Nous étions suivis par une immense limousine
noire.
— Alors, Mickey, c’est la deuxième fois que je te surprends à
côté de cette vieille maison. Tu veux bien m’expliquer pourquoi
— Non, monsieur.
— Tu as peut-être un penchant pour les dames d’un certain âge
(Dans sa voix moqueuse, j’ai perçu un écho du « Ema, meuhhh ! » de
son fils.) C’est ça, Mickey Tu es attiré par les mamies
Je n’ai pas mordu à l’hameçon. Même le flic à côté de moi
plissait le front devant une approche aussi lamentable.
Le commissariat de Kasselton se trouvait en face du lycée.
Quelques heures plus tôt, je fêtais mes débuts sur le terrain de basket
situé à quelques mètres du poste où les policiers m’emmenaient à
présent. La vie était faite de frontières invisibles.
Taylor est sorti de la voiture. Quelques secondes plus tard, mon
voisin m’aidait à m’extraire du véhicule. La limousine était garée
juste derrière nous. J’ai vu la portière s’ouvrir, et Myron est
descendu.
— Tu as une limo, maintenant, Bolitar a demandé Taylor. (Il a
passé la main sur le toit du véhicule.) Tu ne te prends pas pour
n’importe qui, hein
— Elle n’est pas à moi.
— Ah bon À qui, alors
— En fait… (Et là, j’ai cru voir l’ombre d’un sourire passer sur
le visage de Myron.) Elle appartient à Angelica Wyatt.
Taylor a ricané.
— C’est ça, et moi, je suis George Clooney.
La vitre teintée s’est baissée. Quand Angelica Wyatt a penché
son visage sublime par la fenêtre et souri en déclarant : « C’est vous,
le chef de la police de cette ville Quel plaisir de vous rencontrer »,
j’ai cru que Taylor allait nous faire une attaque.
— Euh, madame Wyatt… oh, c’est vraiment vous Nous
sommes tous de grands fans, n’est-ce pas, les gars
Les cinq flics entouraient maintenant la limousine. Tous agitaient