Mickey Bolitar, Tome 2 _ A quelques seco - Harlan Coben

— En as-tu la moindre preuve Comment allons-nous prouver
qu’elle appartenait à Henry Caldwell Si, au lieu de t’en mêler, tu
nous en avais parlé, comme je te l’ai demandé à maintes reprises, on
aurait peut-être pu faire quelque chose. Mais là…
Il a secoué la tête et quitté la pièce.
Quand Ema et moi nous sommes retrouvés, dans la salle d’attente
de l’hôpital, le soleil s’était levé. Myron et Angelica Wyatt avaient
voulu nous ramener chez nous, mais nous n’avions pas l’intention
d’abandonner Spoon. L’actrice portait un foulard et des lunettes
noires pour passer incognito. Myron et elle ont gardé leurs distances.
— Eh ben, a dit Ema.
— Ouais.
Elle avait les yeux rougis par les larmes et l’épuisement. Je
devais avoir la même tête.
— Il va s’en sortir, ai-je dit.
— Il a intérêt, sinon, je le tue.
Quelques minutes plus tard, j’ai vu une mince femme noire entrer
dans la salle d’attente tel un zombie. C’était la mère de Spoon. Nous
ne nous étions jamais rencontrés, mais je l’avais vue serrer son fils
dans ses bras, un jour où je l’avais déposé chez eux. Le désespoir se
lisait sur son visage. Elle avait ce regard perdu et lointain, pareil à
ceux que l’on voit parfois dans les reportages de guerre.
J’ai lancé un coup d’œil à Ema. Elle a pris une profonde
inspiration et hoché la tête. Nous nous sommes levés ensemble et
dirigés vers la maman de Spoon. Ces quelques mètres m’ont paru
interminables.
Quand enfin nous sommes arrivés devant Mme Spindel, elle
avait la tête baissée. Ne sachant quoi dire, nous sommes restés là à
attendre. Au bout de quelques secondes, elle a levé les yeux et,
lorsqu’elle m’a reconnu, une ombre a assombri son visage.
— Tu es Mickey, a-t-elle dit. Et toi, c’est Ema.
Nous avons acquiescé d’un signe de tête.
— Qu’est-ce que vous faites là
— On voulait avoir des nouvelles de Spoon – enfin, d’Arthur.