Mickey Bolitar, Tome 2 _ A quelques seco - Harlan Coben

— Comment va-t-elle
— Tu sais bien que je ne peux pas répondre à ça non plus.
— À quoi pouvez-vous répondre
— Je suis assez bonne en calcul.
— Ça m’étonnerait.
— Tu as raison, a dit Christine Shippee. Comment vas-tu,
Mickey
— À votre avis
— Tu n’as pas l’air au mieux.
— Je m’en sortirai.
— Ton oncle
— Quoi, mon oncle
— Je sais que tu lui en veux beaucoup, mais c’est un type bien.
— Merci.
— Et mignon, en plus.
— Ça change tout, effectivement.
— Parle-lui, Mickey.
Là-dessus, Christine Shippee a raccroché. Contemplant le
téléphone, j’ai essayé de ne pas penser à ce que ma mère devait
endurer en ce moment. Quand elle avait plongé, j’avais tenté d’être
là pour elle. J’avais trouvé un job pour subvenir à nos besoins.
J’étais allé la récupérer dans des bars, des motels, des caravanes. Je
l’avais obligée à se doucher, à s’habiller, à sortir du mobile home où
on vivait, tout ça dans l’espoir de l’arracher à la spirale infernale
dans laquelle elle était tombée. Mais j’avais échoué : elle ne s’en
sortait pas. D’après Christine Shippee, j’avais en fait joué le rôle de
« facilitateur ». Malgré mes doutes, j’avais décidé d’écouter la soidisant
experte et même si ça allait à l’encontre de mes convictions, je
laissais ma mère se débrouiller seule.
Sauf quand je craquais et l’appelais. Comme aujourd’hui.
J’ai entendu la porte s’ouvrir et Myron appeler :
— Mickey
— Je suis là. Dans la cuisine.
Mon oncle a fait irruption dans la pièce, un sourire plein