Mickey Bolitar, Tome 2 _ A quelques seco - Harlan Coben

Rachel a ouvert la porte et m’a laissé partir sans un « au
revoir », ni un « on s’appelle plus tard ». Puis elle a refermé, restant
seule à l’intérieur avec son père.
Je m’engageais dans la rue, perdu dans mes pensées, quand j’ai
entendu une voiture au moteur surgonflé ralentir en s’approchant de
moi. Dedans, il y avait deux types louches. Le passager, un bandana
sur la tête, avait la joue droite barrée d’une longue cicatrice. Le
conducteur avait le regard dissimulé par des lunettes noires. Tout en
eux me criait « Danger » ! J’ai pressé le pas. La voiture a accéléré
pour se maintenir à ma hauteur.
Je m’apprêtais à changer brusquement de direction quand le
Balafré a baissé sa vitre.
— C’est la maison des Caldwell
Il l’a montrée du doigt. J’ai hésité à acquiescer, puis je me suis
dit qu’avec le portail de sécurité, ça ne risquait rien. J’ai donc hoché
la tête.
Le type n’a pas daigné me remercier. La voiture a fait demi-tour
et s’est dirigée vers la grille. Comme je restais là à regarder, le
Balafré a tourné sa sale tronche vers moi.
— Qu’est-ce que tu mates
J’ai préféré ne pas m’attarder ; de toute façon, ils ne passeraient
pas le portail.
Mais quand j’ai risqué un coup d’œil par-dessus mon épaule,
j’ai vu les battants s’ouvrir. Le Balafré et son pote se sont engagés
dans l’allée.
Ça ne me plaisait pas. Pas du tout.
La voiture s’est arrêtée et les deux gars en sont descendus. J’ai
sorti mon portable, prêt à composer le numéro d’urgence ou du moins
à prévenir Rachel. Mais la prévenir de quoi Les deux types se sont
avancés vers la maison. Sans réfléchir, je suis revenu sur mes pas.
C’est alors que j’ai vu la porte s’ouvrir et M. Caldwell sortir. Il a
souri et accueilli les deux hommes. Il était clair qu’ils se
connaissaient. Il y a eu échange de sourires et de tapes dans le dos.
Puis j’ai vu M. Caldwell monter dans la voiture, et ils ont