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Rafael Benítez, Universidad de Valencia - framespa

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missions (Junta das Missões) <strong>de</strong> Pernambuco dans laquelle on a délibéré sur la répression <strong>de</strong><br />

cet usage parmi les indigènes <strong>de</strong>s missions <strong>de</strong> Paraíba.<br />

L’existence <strong>de</strong> cette trace écrite pose plusieurs questions concernant les origines<br />

ethniques et spatiales <strong>de</strong> cet usage, pouvant être un cas <strong>de</strong> transposition d’un trait culturel<br />

causé par le déplacement <strong>de</strong>s populations indigènes <strong>de</strong> l’intérieur continental jusqu’au littoral,<br />

région <strong>de</strong>s plantations extensives <strong>de</strong> canne à sucre. En outre, comme cet usage semble avoir<br />

<strong>de</strong>s origines bien antérieures à l’arrivée <strong>de</strong>s colonisateurs européens, une <strong>de</strong>s questions<br />

possibles concerne la raison <strong>de</strong> son apparition dans la documentation coloniale seulement au<br />

XVIIIe siècle.<br />

Pour cela, il faut parcourir les chemins tortueux <strong>de</strong>s rapports interethniques dans les<br />

siècles initiaux <strong>de</strong> l’Amérique portugaise, en cherchant dans les lignes suivantes la<br />

compréhension <strong>de</strong>s contextes qui ont rendu possible la rupture du silence sur son utilisation<br />

dans les documents coloniaux avec la référence <strong>de</strong> son usage dans ce lieu et à ce moment-là.<br />

Les espaces et les dynamiques culturelles à la pério<strong>de</strong> coloniale<br />

Les rapports interethniques entre les peuples indigènes et les autres groupes cités au<strong>de</strong>ssus,<br />

dans le contexte colonial, ont été marqués par <strong>de</strong>s dynamiques qui ont beaucoup varié<br />

dans un spectre qui a eu comme bornes extrêmes, d’un coté la collaboration et l’alliance, et <strong>de</strong><br />

l’autre coté la confrontation et l’extermination. Entre ces <strong>de</strong>ux bornes, on commence à<br />

découvrir quelques exemples <strong>de</strong> survie et <strong>de</strong> réélaboration <strong>de</strong>s traits culturels indigènes.<br />

Concernant les rapports <strong>de</strong>s peuples indigènes avec les conquéreurs européens, les<br />

alliances établies dès les premières années <strong>de</strong> la colonisation – tout comme les conflits armées<br />

– ont représentée une dichotomie présente pendant toute l’histoire coloniale. En tirant parti<br />

<strong>de</strong>s guerres et disputes entre groupes indigènes rivaux, déjà établis avant son arrivée, les<br />

colonisateurs européens les ont utilisé à leur faveur, en établissant <strong>de</strong>s alliances d’un coté et<br />

en combattant avec leurs alliés les autres groupes indigènes, en profitant <strong>de</strong> l’occasion pour<br />

élargir les frontières coloniales – en s’appropriant <strong>de</strong>s terres fertiles et <strong>de</strong>s cours d’eau – tout<br />

comme en prenant <strong>de</strong> la main-d’œuvre esclave parmi les groupes vaincus.<br />

Cependant, en ce qui concerne l’impact démographique <strong>de</strong> ces rapports coloniaux, on<br />

ne peut pas mépriser le rôle qu’a joué l’élément bactériologique ; même une fois l’ensemble<br />

<strong>de</strong>s groupes alliés, ils ont tous subi <strong>de</strong> lour<strong>de</strong>s pertes dès le début, à cause <strong>de</strong> l’insertion dans<br />

l’environnement américain <strong>de</strong>s bactéries et <strong>de</strong>s virus inexistants au Nouveau Mon<strong>de</strong> 198 .<br />

Le long <strong>de</strong> tout le continent américain et non seulement au Brésil, il y eu <strong>de</strong>s exemples<br />

<strong>de</strong> groupes indigènes qui ont résisté en combattant les colonisateurs, d’autres qui se sont alliés<br />

aux envahisseurs et encore d’autres qui ont fuit loin <strong>de</strong>s frontières coloniales. Souvent, ceux<br />

qui ont choisi la fuite étaient <strong>de</strong>s survivants <strong>de</strong> combats, qui avaient refusé la soumission.<br />

Comme affirme Marcus Carvalho, les groupes qui n’ont pas pu fuir très loin, par choix ou par<br />

manque d’alternatives, ont du adopter <strong>de</strong> nouvelles stratégies <strong>de</strong> survie ; la conséquence en a<br />

été que plusieurs groupes indigènes, antérieurement ennemis entre eux, ont fini par s’allier. Il<br />

est évi<strong>de</strong>nt que soit ils agissaient <strong>de</strong> la sorte, soit ils disparaissaient. Dans tous les cas, il y<br />

avait un coupure profon<strong>de</strong> avec le passé, « les anciens habitants <strong>de</strong> la terre envahie ont eu à<br />

reconstruire leurs i<strong>de</strong>ntités, abattues pour le nouvel (<strong>de</strong>s)ordre » 199 .<br />

Aussi, par rapport aux contacts entre les peuples indigènes et les peuples africains dans<br />

l’Amérique Portugaise, on peut trouver <strong>de</strong>s dynamiques qui ont varient <strong>de</strong> région en région et<br />

tout au long du temps. Même s’ils ont été amenés <strong>de</strong> l’Afrique au Brésil dans la condition<br />

198 CARVALHO, Marcus, “Elos Partidos, Elos Tecidos” in ANDRADE, Manuel Correia <strong>de</strong> (org.), O Mundo que o Português<br />

criou, Recife: Massangana/Fundação Joaquim Nabuco, 1998.<br />

199 I<strong>de</strong>m, ibi<strong>de</strong>m.<br />

119

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