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Rafael Benítez, Universidad de Valencia - framespa

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établissements agricoles et dans les villages il y avait <strong>de</strong>s esclaves indigènes d’origines très<br />

variées, lesquels se considèrent si différents entre eux autant que n’importe quel individu<br />

d’ethnie diverse aujourd’hui. Après la fuite et la réunion au milieu <strong>de</strong> la forêt, ils n’ont pas eu<br />

la possibilité <strong>de</strong> reconstruire une culture ancestrale unique, car ils étaient d’origines<br />

diverses ». Par conséquent, ils ont commencé la formation d’une nouvelle société, d’une<br />

nouvelle culture, comme ont fait les Africains d’origines diverses dans les quilombos.<br />

Pourtant, « Mocambos <strong>de</strong> Índios », est un terme très précis pour <strong>de</strong>signer cette situation <strong>de</strong><br />

création <strong>de</strong>s nouvelles racines, <strong>de</strong>s liens entre exploités, <strong>de</strong>s instruments <strong>de</strong> résistance<br />

culturelle et militaire 204 .<br />

Cette <strong>de</strong>rnière est la perspective que nous travaillerons, la recherche <strong>de</strong>s espaces <strong>de</strong><br />

résistance, les permanences et les créations <strong>de</strong> nouvelles racines, nouvelles dynamiques<br />

socioculturelles à partir du contact entre différents peuples. L’usage rituel <strong>de</strong> la Jurema<br />

semble pouvoir fournir tous ces éléments, car ce complexe usage est venu <strong>de</strong>s contextes<br />

indigènes ancestraux et a marqué son espace dans les contextes métisses avec les blancs<br />

(Catimbó) 205 et surtout mélangé avec les cultes afro-brésiliens (Umbanda et Candomblé) 206 .<br />

Les frontières coloniales et les peuples autochtones du Nor<strong>de</strong>ste aux XVIe et XVIIe siècles<br />

Déjà au XVIe siècle les colonisateurs européens ont commencé à connaître la gran<strong>de</strong><br />

sociodiversité existant au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>s « muralhas do sertão » (murailles du sertão), pour utiliser<br />

une expression <strong>de</strong> l’époque citée par Pedro Puntoni 207 . La dichotomie inculquée par les<br />

missionnaires jésuites d’une division simple <strong>de</strong>s peuples autochtones du Brésil entre les<br />

groupes parlants les langues <strong>de</strong> la famille Tupi, habitant surtout sur le littoral brésilien, et d’un<br />

autre coté, les Tapuias, parlant d’autres langues et habitant principalement l’intérieur<br />

continental, sauf quelques cas où ils ont été présents sur le littoral, a influencé toute la<br />

construction <strong>de</strong> la compréhension <strong>de</strong> ces peuples le long <strong>de</strong> l’histoire brésilienne et apparaît<br />

souvent dans la documentation coloniale.<br />

La gran<strong>de</strong> critique actuelle <strong>de</strong> cette classification – déjà établie <strong>de</strong>puis la <strong>de</strong>uxième<br />

partie du XXe siècle – concerne la généralisation sous la dénomination tapuia <strong>de</strong> familles<br />

linguistiques et d’ethnies différentes. La désignation Tupi fait référence à une définition<br />

ethnique, linguistique et culturelle, par contre, la désignation tapuia ne fait pas référence à<br />

quelques catégories classificatoires mais seulement à un contraste établi par les peuples <strong>de</strong><br />

langue Tupi par rapport leurs voisins et ennemis. L’expression « tapuia » est un mot tupi qui<br />

signifie « barbare », « esclave » ou plus génériquement, « peuples <strong>de</strong> langue entravé » (povos<br />

<strong>de</strong> língua travada). Actuellement, l’idée plus acceptée sur la classification générale <strong>de</strong>s<br />

peuples autochtones brésiliens inclue la plus gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong>s peuples historiquement<br />

mentionnés comme tapuias dans le tronc linguistique Macro-Gê, avec plusieurs groupes <strong>de</strong><br />

langues isolées.<br />

Le contact entre les colonisateurs européens et les peuples indigènes localisés au<br />

littoral brésilien, ou plus spécifiquement le littoral oriental, au nord <strong>de</strong> l’embouchure du<br />

fleuve São Francisco jusqu’au Cap São Roque, qui comprenait les capitaineries <strong>de</strong><br />

Pernambuco, Itamaracá, Paraíba et Rio Gran<strong>de</strong>, a été assez irrégulier, nonobstant tous ces<br />

peuples qui ont habité ce région côtière étaient <strong>de</strong> langue Tupi, distribués en trois gran<strong>de</strong>s<br />

nations indigènes : Caeté, Tabajara et Potiguara.<br />

204 CARVALHO, Marcus, op. cit.<br />

205 BATIDE, Roger, “Catimbó” in PRANDI, Reginaldo (org.), Encantaria Brasileira: livro dos mestres, caboclos e<br />

encantados, Rio <strong>de</strong> Janeiro: Pallas, 2000.<br />

206 CAPONE, Stefania, La quête <strong>de</strong> l’Afrique dans le Candomblé: pouvoir et tradition au Brésil, Paris: Karthala, 1999.<br />

207 PUNTONI, Pedro, A Guerra dos Bárbaros: Povos indígenas e a colonização do sertão do Nor<strong>de</strong>ste do Brasil, 1650-<br />

1720, São Paulo: Hucitec; Editora da <strong>Universidad</strong>e <strong>de</strong> São Paulo, 2002 (Estudos Históricos: 44).<br />

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