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Collusion - E-Cours - Université de la Réunion

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5.1 Problématiques générales5.1.1 Problème <strong>de</strong> coordinationLorsque les …rmes sont symétriques, il est assez naturel <strong>de</strong> sélectionner un équilibre qui attribue <strong>de</strong>s parts <strong>de</strong>marchés égales aux di¤érentes …rmes. Lorsque les …rmes sont asymétriques, <strong>la</strong> désignation d’un ”point focal”est nettement moins évi<strong>de</strong>nte. Les réponses à ce problème varient beaucoup dans <strong>la</strong> littérature économiqueexistante.Davidson et Deneckere (1990) considèrent que si <strong>de</strong>ux …rmes ont <strong>de</strong>s capacités di¤érentes, elles se partagentle marché proportionnellement à leurs capacités. Pénard (1997), dans un modèle simi<strong>la</strong>ire, considèreque, si les capacités sont su¢ santes pour servir le marché, le partage du marché ne dépend pas <strong>de</strong>s capacités<strong>de</strong>s …rmes. Bae (1987) étudie l’accord <strong>de</strong> collusion entre <strong>de</strong>ux …rmes ayant <strong>de</strong>s coûts di¤érents et postule queles …rmes maximisent leur pro…t joint et se partagent le marché <strong>de</strong> manière telle que leurs incitations à trichersoient égales. D’autres étu<strong>de</strong>s proposent d’appliquer une axiomatique <strong>de</strong> marchandage. Osborne et Pitchik(1983, 1987) appliquent <strong>la</strong> règle proposée par Nash (1950) pour étudier les caractéristiques <strong>de</strong>s accords <strong>de</strong>collusion entre <strong>de</strong>ux …rmes ayant <strong>de</strong>s capacités <strong>de</strong> production di¤érentes. Jehiel (1992) a recours à cette règlepour étudier les accords collusoires entre <strong>de</strong>ux …rmes produisant <strong>de</strong>s biens di¤érenciés. Schmalensee (1987)utilise <strong>la</strong> même procédure dans un modèle où les …rmes ont <strong>de</strong>s coûts di¤érents. Il étudie aussi d’autres règles<strong>de</strong> partage, notamment <strong>la</strong> règle proposée par Ka<strong>la</strong>i et Smorodinsky (1975). Cette règle alternative est plusdélicate à manier et peut nécessiter le recours au calcul numérique 14 . La faiblesse <strong>de</strong> ces premières étu<strong>de</strong>sest <strong>de</strong> ne pas tenir compte <strong>de</strong> <strong>la</strong> contrainte d’incitation à ne pas dévier <strong>de</strong>s …rmes. Les accords collusoirescaractérisés par Osborne et Pitchik, Jehiel et Schmalensee ne sont <strong>de</strong>s équilibres <strong>de</strong> Nash parfaits que sile taux d’actualisation est su¢ sament élevé. Il revient à Harrington (1989, 1991) d’avoir réintroduit cescontraintes dans un modèle <strong>de</strong> collusion entre <strong>de</strong>s …rmes asymétriques se partageant le marché selon <strong>la</strong> règle<strong>de</strong> marchandage <strong>de</strong> Nash. Dans <strong>la</strong> première étu<strong>de</strong>, les …rmes di¤èrent par leur taux d’actualisation, tandisque dans <strong>la</strong> secon<strong>de</strong>, l’asymétrie porte sur les coûts <strong>de</strong> production. La règle <strong>de</strong> partage est, alors, in‡uencéepar les possibilités <strong>de</strong> collusion tacite. Il faut, parfois, transférer <strong>de</strong>s parts <strong>de</strong> marché d’une …rme vers uneautre pour que l’accord <strong>de</strong>meure soutenable.Les économistes ne sont, donc, pas unanimes sur <strong>la</strong> solution "naturelle" qui <strong>de</strong>vrait émerger. Il est, donc,probable que les dirigeants <strong>de</strong>s …rmes n’ont pas, non plus, tous <strong>la</strong> même vision <strong>de</strong> ce que <strong>de</strong>vrait être un"juste" partage du marché. Il semble raisonnable que les …rmes les plus "puissantes" obtiennent une part <strong>de</strong>14 Le problème peut encore se compliquer si les …rmes ne peuvent pas parfaitement observerles caractéristiques <strong>de</strong> leurs concurrentes. Une …rme peut, par exemple, savoir que le coûtd’une <strong>de</strong> ses concurrentes est di¤érent car elle utilise un autre processus <strong>de</strong> production maisne pas connaître <strong>la</strong> valeur <strong>de</strong> ce coût. Les …rmes doivent, alors, utiliser <strong>de</strong>s mécanismesincitatifs pour apprendre les véritables caractéristiques <strong>de</strong> leurs concurrentes (Roberts, 1985 ;Cramton et Palfrey, 1990 ; McAfee et McMil<strong>la</strong>n, 1992 ; Kihlstrom et Vives, 1992).33

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