Collusion - E-Cours - Université de la Réunion
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6.5 Fluctuations <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>On a étudié, dans <strong>la</strong> section 4, les e¤ets <strong>de</strong>s variations <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> sur <strong>la</strong> possibilité <strong>de</strong> soutenir unaccord <strong>de</strong> collusion. Deux étu<strong>de</strong>s ont reconsidéré ce problème lorsque les …rmes se livrent une concurrenceen prix avec <strong>de</strong>s contraintes <strong>de</strong> capacités. Staiger et Wo<strong>la</strong>k (1992) l’ont fait en supposant que <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>est aléatoire comme dans Rotemberg et Saloner (1986), tandis que Fabra (2006) suppose que <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> estcyclique comme dans Haltiwanger et Harrington (1991).6.5.1 Deman<strong>de</strong> aléatoireStaiger et Wo<strong>la</strong>k (1992) étudient les possibilités <strong>de</strong> collusion dans un duopole où les …rmes choisissent àchaque pério<strong>de</strong>, premièrement, leurs capacités <strong>de</strong> production, et, <strong>de</strong>uxièmement, leurs prix. Ils supposent,en outre, que <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> est aléatoire et i.i.d. dans le temps. Le niveau <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> estobservé par les …rmes après leurs choix <strong>de</strong> capacités mais avant leurs choix <strong>de</strong> prix. Le comportement <strong>de</strong><strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> est donc semb<strong>la</strong>ble à celui du modèle <strong>de</strong> Rotemberg et Saloner (1986). Les capacités <strong>de</strong>s …rmessont choisies à chaque pério<strong>de</strong> et observées par les …rmes concurrentes avant le choix <strong>de</strong>s prix. Les capacitéssur le sentier <strong>de</strong> collusion peuvent donc être di¤érentes <strong>de</strong> celles du sentier <strong>de</strong> punition. En outre, si une…rme choisit une capacité plus importante avec l’objectif <strong>de</strong> dévier lors du choix <strong>de</strong> prix, elle est repéréeavant que <strong>la</strong> …rme rivale choisisse son prix. L’accord <strong>de</strong> collusion entre les <strong>de</strong>ux …rmes portent non seulementsur les prix mais aussi sur les capacités.Une déviation lors du choix <strong>de</strong> capacité déclenche <strong>la</strong> punition<strong>de</strong> <strong>la</strong> même façon qu’une déviation lors du choix <strong>de</strong> prix. La punition consiste en un retour à l’équilibre<strong>de</strong> Nash parfait du jeu non répété à chaque pério<strong>de</strong> 19 . La première étape du travail <strong>de</strong>s auteurs consisteà étudier les incitations <strong>de</strong>s …rmes à dévier pour un niveau <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> donné et pour un niveau <strong>de</strong>capacité <strong>de</strong> production donné. Ils montrent que ces incitations sont une fonction non monotone du niveauobservé <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>. Lorsque <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> est très forte, les <strong>de</strong>ux …rmes produisent à pleines capacitéssur le sentier <strong>de</strong> collusion et une déviation lors du choix <strong>de</strong> prix réduirait le pro…t <strong>de</strong> <strong>la</strong> …rme qui dévie. Lacollusion parfaite est donc possible lorsque <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> est très élevée. A l’opposé, lorsque <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> esttrès faible, le niveau <strong>de</strong> capacité n’est pas une contrainte pour les …rmes. Elles ont su¢ samment <strong>de</strong> capacitépour produire le niveau <strong>de</strong> monopole et <strong>la</strong> quantité qui maximise le pro…t <strong>de</strong> déviation. Dans cette zone, lemodèle est semb<strong>la</strong>ble à celui <strong>de</strong> Rotemberg et Saloner (1986). Une augmentation <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> dans cettezone fragilise l’accord <strong>de</strong> collusion. Lorsque <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> est intermédiaire, <strong>la</strong> capacité est su¢ sante pourque les …rmes puissent produire <strong>la</strong> quantité <strong>de</strong> monopole mais elle est su¢ samment faible pour contraindreleurs choix <strong>de</strong> déviation. Dans cette zone, une augmentation <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> augmente <strong>la</strong> quantité produitesur le sentier <strong>de</strong> collusion mais ne modi…e pas <strong>la</strong> quantité produite en cas <strong>de</strong> déviation. Donc, dans cette19 Les auteurs ont aussi étudié <strong>de</strong>s punitions à <strong>la</strong> Abreu (1986, 1988) dans leur document<strong>de</strong> travail. Mais, les résultats sont i<strong>de</strong>ntiques et l’exposition plus complexe, l’article publié nereporte donc pas cette partie <strong>de</strong> leur travail.53