Métodos Projetivos e Avaliação Psicológica - BVS Psicologia ...

393émerge lors de l’assèchement d’un golf coupé de la mer et qu’aucun fleuve ne vientalimenter » (1921, p.150‐151).Cette conviction d’une uniformité de l’appauvrissement du fonctionnementmental du fait de l’avancée en âge a également été entretenue par les premièresconclusions dégagées des travaux en psychologie projective. Rorschach n’a quasimentpas proposé son épreuve à des adultes âgés. Sur les quatre cas présentés dansPsychodiagnostic, un seul concerne une femme âgée de 80 ans « bien conservéementalement », les trois autres étant des exemples d’utilisation de l’épreuve auprès depersonnes âgées atteintes de pathologies cérébrales. De ce protocole unique donc,que Rorschach reconnaît avoir analysé sans connaître l’âge de la patiente de primeabord, le protocole ayant été recueilli par un tiers, sa proposition diagnostique fut celled’une « schizophrénie latente ou stable ». Devant ce contraste entre la clinique etl’évaluation projective, il se contente néanmoins de préciser que « des cas du mêmegenre l’ont confirmé dans l’opinion que les sujets normaux d’âge avancé donnent desrésultats tout à fait semblables » (1920, p.154). Aussi quelques signes vont‐ils êtreretenus par lui quant aux soi‐disant caractéristiques des sujets âgés : prévalence desréponses formelles, et au sein de celles‐ci des réponses vagues et inadaptées, faiblessede l’intégration de la couleur et des kinesthésies, prévalence des réponses ‘animal’ surdes contenus plus originaux. Dans les décennies suivantes, plusieurs recherches ontété menées dans le but de recueillir des informations sur l’effet de l’âge sur lesfacteurs du psychogramme et ont proposé des conclusions quasi‐unanimement enaccord avec celles de Rorschach.Cependant, Poitrenaud & Moreaux (1975), Panek, Wagner & Kennedy‐Zwergel(1983), Hayslip & Lowman (1986) ont insisté sur le fait que la plupart de ces recherchesn’apportent en fait pas d’information pertinente sur le vieillissement normal : elles ontsouvent été menées auprès de personnes âgées vivant en hospice gériatrique, sansévaluation cognitive associée, ni prise en considération du niveau socioculturel, sanss’assurer non plus parfois que les personnes ne présentaient pas de troubles visuels etnotamment de discrimination des couleurs. Plus rigoureuses, plusieurs recherchescontemporaines ont ainsi permis de nuancer l’idée d’un appauvrissement généralisédu fonctionnement mental : Mattlar, Knuts & Virtanen (1985), Mattlar, Carlsson,Forsander, Karppi & Helenius (1992), Ferreira Novo & Silva (2002), Vazquez & Osuna