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Le saumon de l'Atlantique dans l'histoire de l'Amérique du Nord

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Îles (Humber) et plusieurs autres à la baie Bonne. Cette<br />

<strong>de</strong>rnière pêcherie est surtout exploitée par un M. Bird<br />

qui y habite déjà même avant le traité <strong>de</strong> paix <strong>de</strong> 1814.<br />

<strong>Le</strong>s Français lui font la vie <strong>du</strong>re à plusieurs occasions,<br />

l'empêchant par exemple <strong>de</strong> poursuivre ses activités <strong>de</strong><br />

pêche en 1822. Il y pêche toutefois en paix en 1826) 14<br />

Quelques familles sont également établies entre Quirpon<br />

et le cap St-Jean et Cormack écrit à leur sujet :<br />

Dans l'ensemble <strong>de</strong> la French Shore, on trouve une<br />

cinquantaine <strong>de</strong> familles britanniques totalisant environ<br />

300 personnes, qui attrapent près <strong>de</strong> 700 barils <strong>de</strong> <strong>saumon</strong><br />

par année... <strong>Le</strong>s rési<strong>de</strong>nts britanniques <strong>de</strong> la<br />

« French Shore » ne se sentent pas très en sécurité <strong>dans</strong><br />

leur pêcherie <strong>de</strong> <strong>saumon</strong> ni <strong>dans</strong> aucune <strong>de</strong>s dépendances<br />

<strong>de</strong> leur propriété en raison <strong>du</strong> mo<strong>de</strong> particulier<br />

<strong>de</strong> tenure dont jouissent les Français. ' 15<br />

Cormack rapporte que, sur la côte sud <strong>de</strong> Terre-<br />

Neuve, le <strong>saumon</strong> a peu d'importance entre le cap Ray<br />

et les îles Ramea car les rivières n'y sont pas « aussi<br />

importantes ou nombreuses » que sur la côte [est]. 116 II<br />

y a toutefois plusieurs petits ports entre Ramea et Grand<br />

Banc où les habitants pêchent et ven<strong>de</strong>nt leurs prises<br />

aux navires marchands <strong>de</strong> Nouvelle-Écosse, <strong>de</strong>s États-<br />

Unis et <strong>du</strong> Bas-Canada qui sillonnent la côte à chaque<br />

année. Un certain capitaine Milne dit <strong>de</strong> cette région en<br />

1841 que :<br />

On trouve également <strong>dans</strong> les parages <strong>de</strong>s pêcheries <strong>de</strong><br />

<strong>saumon</strong> qui sont exploitées par les gens <strong>de</strong> l'endroit <strong>de</strong><br />

même que par <strong>de</strong>s Indiens dont une centaine occupent<br />

un village à quelques milles plus à l'ouest, à Little<br />

Barasway, troquant <strong>du</strong> <strong>saumon</strong>, <strong>de</strong>s oies et <strong>de</strong>s fourrures<br />

pour <strong>de</strong>s vêtements, <strong>de</strong> l'eau-<strong>de</strong>-vie et <strong>de</strong> la<br />

poudre à canon avec les habitants <strong>de</strong> la côte et <strong>de</strong>s îles<br />

Burgeo.<br />

Milne poursuit en disant <strong>de</strong> Grand Banc que « le <strong>saumon</strong><br />

est pêché à ce petit port, comme <strong>dans</strong> tous les<br />

autres, où même le plus petit <strong>de</strong>s ruisseaux se jette <strong>dans</strong><br />

la mer<br />

Plus au nord, soit au Labrador, divers observateurs<br />

soulignent que les vastes ressources en <strong>saumon</strong> <strong>de</strong> cette<br />

région sont continuellement exploitées. La baie Sandwich<br />

est peut-être l'endroit le plus important sur la côte<br />

est <strong>du</strong> Labrador :<br />

<strong>Le</strong> <strong>saumon</strong> est la principale et presque seule espèce<br />

pêchée <strong>dans</strong> la rivière Eagle et <strong>dans</strong> d'autres cours<br />

d'eau <strong>de</strong> la baie Sandwich. Il est salé sur les lieux, en<br />

bor<strong>du</strong>re <strong>de</strong>s rivières qui se trouvent à 20 milles <strong>de</strong> la<br />

baie Sandwich, mis <strong>dans</strong> <strong>de</strong>s contenants <strong>de</strong> métal, envoyé<br />

à l'île Dumplin et, <strong>de</strong> là, expédié directement en<br />

Angleterre. <strong>Le</strong>s pêcheurs <strong>de</strong> ces rivières viennent<br />

d'Angleterre au printemps et y retournent lorsque la<br />

pêche au <strong>saumon</strong> y est terminée, au début ou à la fin<br />

d'août.<br />

L'inlet Hamilton est la plus importante pêcherie cornmerciale<br />

située le plus au nord, mais les eaux arctiques<br />

au nord <strong>du</strong> 55' parallèle sont également explorées et<br />

utilisées, principalement par <strong>de</strong>s missionnaires moraves<br />

établis à <strong>de</strong>s endroits comme Nain et Hopedale à la fin<br />

<strong>du</strong> XVIII' siècle. <strong>Le</strong> grand nombre <strong>de</strong> <strong>saumon</strong>s et <strong>de</strong><br />

baleines qui y sont signalés par les Esquimaux habitant<br />

la région <strong>de</strong> la baie d'Ungava pousse les frères noraves<br />

à explorer ces régions dès 1811. La Compagnie <strong>de</strong> la<br />

baie d'Hudson y arrive bientôt, créant le fort Good<br />

Hope sur la rivière Koksoak en 1830 pour faire le commerce<br />

avec les autochtones et exploiter les pêcheries <strong>de</strong><br />

baleine et <strong>de</strong> <strong>saumon</strong>. <strong>Le</strong> nom Good Hope ne convient<br />

pas vraiment à ce poste <strong>de</strong> traite et est changé pour celui<br />

<strong>de</strong> Fort Chimo; la compagnie ne réussit toutefois pas à<br />

y faire le commerce et à y exploiter une pêcherie et<br />

ferme ce poste <strong>de</strong> traite en 1843) 19<br />

Même si la Convention <strong>de</strong> 1818 accor<strong>de</strong> <strong>de</strong>s droits<br />

<strong>de</strong> pêche aux Américains sur la côte <strong>du</strong> Labrador et sur<br />

les côtes ouest et sud <strong>de</strong> Terre-Neuve, les Britanniques<br />

considèrent qu'elle ne s'applique qu'a la pêche à la<br />

morue et tentent d'empêcher les Américains <strong>de</strong> pêcher<br />

d'autres espèces côtières comme le <strong>saumon</strong> en essayant<br />

<strong>de</strong> leur interdire l'accès aux havres et estuaires fréquentés<br />

par l'espèce. Peu <strong>de</strong> faits indiquent qu'ils y ont<br />

réussi.<br />

<strong>Le</strong> problème <strong>de</strong> l'empiétement est généralisé car,<br />

outre les Américains, les pêcheurs <strong>du</strong> Bas-Canada et <strong>de</strong><br />

la Nouvelle-Écosse continuent <strong>de</strong> s'aventurer vers le<br />

nord. Cette situation est surtout évi<strong>de</strong>nte <strong>dans</strong> le sud <strong>du</strong><br />

Labrador, <strong>dans</strong> la vaste région allant <strong>de</strong> Riplet au<br />

passage Mingan, région que les Terre-Neuviens considèrent<br />

comme leur chasse gardée.<br />

Dès 1816, le gouvernement <strong>de</strong> Terre-Neuve reçoit<br />

<strong>de</strong>s pétitions <strong>de</strong>s pêcheurs <strong>du</strong> Labrador protestant contre<br />

l'influence étrangère <strong>dans</strong> la pêche régionale au <strong>saumon</strong>.<br />

L'une <strong>de</strong> ces pétitions qui a entraîné l'adoption <strong>de</strong><br />

mesures législatives, est signée <strong>de</strong> Philip Beard en<br />

1819; il y fait la déclaration suivante :<br />

En juillet 1816, votre pétitionnaire, P. Beard, se rend<br />

à la baie Sandwich avec trois navires et environ 18<br />

hommes afin <strong>de</strong> pratiquer la pêche, mais découvre<br />

qu'un certain M. McPherson <strong>de</strong> la Nouvelle-Écosse a<br />

pris possession <strong>de</strong> cette partie <strong>de</strong> la baie pour y pratiquer<br />

la pêche et empêchait le <strong>saumon</strong> <strong>de</strong> suivre son<br />

chemin habituel vers les rivières où ont pêché <strong>de</strong>puis<br />

très longtemps les prédécesseurs <strong>de</strong> votre pétitionnaire.<br />

Beard se plaint également que l'on empiète sans cesse<br />

sur ses pêcheries alors que le capitaine Coakesley <strong>du</strong><br />

bateau <strong>de</strong> protection locale <strong>de</strong>s pêches, le H.M.S.<br />

Hazard, a strictement interdit à toute personne étrangère<br />

<strong>de</strong> poser ses filets à moins <strong>de</strong> trois milles <strong>de</strong> la<br />

limite fixée à l'embouchure <strong>de</strong>s rivières exploitées par<br />

les propriétaires :<br />

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