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Le saumon de l'Atlantique dans l'histoire de l'Amérique du Nord

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que John Schoolbred ait créé le premier établissement<br />

anglais permanent sur la Restigouche apès avoir<br />

obtenu une concession s'étendant sur quelque 10 milles<br />

<strong>dans</strong> le secteur inférieur <strong>du</strong> cours d'eau. À cet endroit,<br />

Schoolbred et son fils capturent et pacquent le <strong>saumon</strong>,<br />

à raison <strong>de</strong> 10 ou 12 poissons par baril, pour l'exporter<br />

principalement <strong>dans</strong> les colones <strong>du</strong> sud <strong>de</strong> la Nouvelle-<br />

Angleterre. Ils possè<strong>de</strong>nt également une station <strong>de</strong><br />

pêche secondaire près <strong>de</strong> Bathurst et, apparemment,<br />

leur commerce <strong>du</strong> <strong>saumon</strong> se révèle très fructueux<br />

pendant un certain nombre d'années."<br />

Au moment où la pêche au <strong>saumon</strong> sur les rivières<br />

Miramichi, Nepisiguit et Restigouche commence à<br />

prospérer, les hostilités se déclenchent entre la Gran<strong>de</strong>-<br />

Bretagne et ses colonies d'Amérique. <strong>Le</strong>s corsaires <strong>de</strong><br />

la Nouvelle-Angleterre commencent à perturber les<br />

opérations <strong>de</strong> pêche sur la Miramichi et ailleurs <strong>dans</strong> le<br />

golfe <strong>du</strong> Saint-Laurent si bien que la situation <strong>de</strong>vient<br />

précaire pour l'établissement fondé par Davidson. Ce<br />

<strong>de</strong>rnier quitte la région en 1777 vers la rivière Saint-<br />

Jean en laissant la responsabilité <strong>de</strong>s opérations à Cort,<br />

qui meurt peu <strong>de</strong> temps après. On connaît peu <strong>de</strong> chose<br />

sur ce <strong>de</strong>rnier. Pendant la guerre d'Indépendance, seuls<br />

les Indiens pêchent sur la rivière Miramichi.'<br />

<strong>Le</strong> Canada<br />

Dans les vingt-cinq premières années qui suivent<br />

la signature <strong>du</strong> Traité <strong>de</strong> Paris, la pêche <strong>dans</strong> le Saint-<br />

Laurent connaît une expansion marginale. Heriot mentionne<br />

qu'en 1769, 12 petits bateaux tout au plus, outre<br />

un certain nombre <strong>de</strong> barrières à poisson en forme <strong>de</strong> U,<br />

sont utilisés <strong>dans</strong> la région." <strong>Le</strong> <strong>saumon</strong>, loin <strong>de</strong> faire<br />

l'objet d'opérations commerciales concertées, n'est<br />

capturé, et encore, à petite échelle, que pour <strong>de</strong>s fins<br />

<strong>de</strong> subsistance. Même en 1783, année où l'on pro<strong>du</strong>it<br />

les premières statistiques/sur le commerce <strong>du</strong> <strong>saumon</strong><br />

<strong>dans</strong> le colonie, seulement «304 <strong>saumon</strong>s fumés » sont<br />

signalés au chapitre <strong>de</strong>s exportations. Même si l'on<br />

estime qu'il s'agit en fait <strong>de</strong> 304 boîtes <strong>de</strong> <strong>saumon</strong>s<br />

fumés, cela ne représente tout <strong>de</strong> même pas plus que<br />

12 000 livres <strong>de</strong> poisson frais. En 1784, seulement<br />

«221 <strong>saumon</strong>s fumés » sont exportés.'<br />

<strong>Le</strong>s pêcheries <strong>de</strong> King's Post, sur la côte nord <strong>du</strong><br />

golfe <strong>du</strong> Saint-Laurent, ne viennent encore qu'au<br />

second rang après la traite <strong>de</strong>s fourrures; certaines<br />

concessions <strong>de</strong> pêche accordées au temps <strong>du</strong> régime<br />

seigneurial sont encore exploitées. De plus, on signale<br />

que <strong>de</strong>s habitants <strong>de</strong> la Nouvelle-Angleterre et <strong>de</strong> la<br />

Nouvelle-Écosse viennent y pêcher à l'occasion." Au<br />

détriment <strong>du</strong> Québec, le Labrador <strong>de</strong>vient partie <strong>du</strong><br />

territoire <strong>de</strong> Terre-Neuve après la signature <strong>du</strong> traité <strong>de</strong><br />

paix et, apparemment, le gouverneur <strong>de</strong> cette colonie,<br />

faisant fi <strong>de</strong>s <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s courantes et passées <strong>de</strong> concessions<br />

<strong>de</strong> pêche <strong>dans</strong> la région, ne délivre <strong>de</strong>s permis<br />

qu'à St. John's aux Britanniques et aux Terreneuviens<br />

60<br />

qui désirent y pêcher. Sir Guy Carleton, gouverneur <strong>de</strong><br />

Québec, proteste dès 1766 et 1767; ses démarches sont<br />

en gran<strong>de</strong> partie responsables <strong>de</strong> la restitution <strong>du</strong><br />

Labrador au Bas-Canada à la signature <strong>de</strong> l'Acte <strong>de</strong><br />

Québec, en 1774."<br />

Selon les rapports, les exportations <strong>de</strong> <strong>saumon</strong> à<br />

partir <strong>du</strong> Bas-Canada dépassent 1 100 tierces en 1786."<br />

Toutefois, ce chiffre ne comprend pas, semble-t-il, les<br />

exportations à partir <strong>de</strong> la Côte <strong>Nord</strong> et <strong>du</strong> Labrador et<br />

il ne représente une augmentation considérable <strong>de</strong>s<br />

exportations qu'à cause <strong>de</strong> l'inclusion <strong>de</strong>s captures <strong>de</strong><br />

la baie <strong>de</strong>s Chaleurs. Selon un rapport indépendant<br />

sur la pêche <strong>dans</strong> cette région, environ 1 000 tierces<br />

<strong>de</strong> poissons sont pro<strong>du</strong>ites annuellement pendant<br />

cette pério<strong>de</strong>.' La seule, la plus importante et la plus<br />

influente entreprise <strong>de</strong> pêche <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong>s Chaleurs est<br />

celle <strong>de</strong> Charles Robin, <strong>du</strong> New Jersey, qui débarque à<br />

Paspébiac en 1764. Il exporte surtout <strong>de</strong> la morue niais<br />

aussi, <strong>dans</strong> une moindre mesure, <strong>du</strong> <strong>saumon</strong>.'<br />

Terre-Neuve<br />

<strong>Le</strong>s archives statistiques sur la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> 1760 à<br />

1769 <strong>dans</strong> la colonie <strong>de</strong> Terre-Neuve révèlent qu'on y<br />

exporte 1 000 à 2 000 tierces <strong>de</strong> <strong>saumon</strong> (300 000 à<br />

600 000 lb <strong>de</strong> <strong>saumon</strong> saumuré) annuellement, et jusqu'à<br />

3 000 tierces (900 000 lb <strong>de</strong> <strong>saumon</strong> saumuré) au<br />

début <strong>de</strong> la guerre d'Indépendance." Toutefois, il est<br />

permis <strong>de</strong> mettre ces chiffres en doute car, jusqu'en<br />

1762, année où le premier bureau <strong>de</strong> douane est établi<br />

à St. John,' seul l'amiral <strong>de</strong>s pêches pro<strong>du</strong>it <strong>de</strong>s rapports.<br />

Même par la suite, les rapports d'exportation sont<br />

loin d'être complets ou précis.<br />

À cette époque, le bureau <strong>de</strong> douane a pour principale<br />

fonction <strong>de</strong> percevoir les droits sur les importations<br />

et les exportations <strong>de</strong> la colonie. En conséquence, il est<br />

le principal responsable <strong>de</strong> la collecte et <strong>de</strong> l'enregistrement<br />

<strong>de</strong> données quantitatives sur le commerce extérieur.<br />

Inutile <strong>de</strong> dire que ces bureaux ne sont pas les<br />

services gouvernementaux les plus appréciés et que les<br />

agents <strong>de</strong>s douanes ne sont pas les fonctionnaires les<br />

plus populaires ni les plus respectés. Au cours <strong>de</strong>s<br />

années 1770, il est <strong>de</strong> mise d'éviter, <strong>de</strong> déjouer ou<br />

d'ennuyer les autorités civiles en Amérique <strong>du</strong> <strong>Nord</strong>,<br />

comme en témoigne le Boston Tea Party*. <strong>Le</strong> premier<br />

receveur <strong>de</strong>s douanes <strong>de</strong> la colonie, M. Hamilton, se<br />

rend à Terre-Neuve, mais il trouve les habitants et le<br />

climat tellement désagréables et les émoluments<br />

tellement inférieurs à ses attentes qu'il retourne en<br />

Angleterre la même année et y donne sa démission.'<br />

<strong>Le</strong>s agents <strong>de</strong>s douanes ne peuvent surveiller le<br />

*Inci<strong>de</strong>nt survenu à Boston, le 16 décembre 1773, au cours<br />

<strong>du</strong>quel un groupe <strong>de</strong> colons jette à la mer une cargaison <strong>de</strong> thé<br />

récemment amenée par la Compagnie <strong>de</strong>s In<strong>de</strong>s. (N.d.T.)

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