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La poésie et l'intimité ou L'identité et l'être au monde - Epublications

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« t<strong>ou</strong>t ce que je sais du <strong>monde</strong> … Je le sais à partir d’une vue<br />

mienne… Il n<strong>ou</strong>s f<strong>au</strong>t d’abord réveiller c<strong>et</strong>te expression du <strong>monde</strong><br />

… Je suis la s<strong>ou</strong>rce absolue … c’est moi qui fait être p<strong>ou</strong>r moi ». 382<br />

P<strong>ou</strong>r conclure, n<strong>ou</strong>s p<strong>ou</strong>rrions évoquer la particularité première de ce qui ferait<br />

l‟Homme : <strong>La</strong> parole qui possède le p<strong>ou</strong>voir de la possibilité d‟expression de<br />

l‟intime, de la psyché <strong>et</strong> du rêve. Les perspectives de l‟intime, la <strong>poésie</strong>, <strong>et</strong> la<br />

métaphore, qui en est le fruit seraient ainsi l‟apnée du langage :<br />

« […] la parole est […] le temps d’une gestation plus spirituelle,<br />

pendant laquelle la pensée est préparée, installée peu à peu par le<br />

hasard des mots. C<strong>et</strong>te chance verbale, d’où va tomber le fruit mûr<br />

d’une signification, suppose donc un temps poétique qui n’est plus<br />

celui d’une fabrication, mais celui d’une aventure possible, la<br />

rencontre d’un signe <strong>et</strong> d’une intention ». 383<br />

<strong>La</strong> parole obéit à la dynamique du v<strong>ou</strong>loir, d‟un désir d‟aller vers l‟extérieur t<strong>ou</strong>t<br />

en évoquant l‟intérieur.<br />

« ainsi par son adhésion totale à ce qui est, le poète tient p<strong>ou</strong>r n<strong>ou</strong>s<br />

liaison avec la permanence <strong>et</strong> l’unité de l’être. Et sa leçon est<br />

d’optimisme. Une même loi d’harmonie régit p<strong>ou</strong>r lui le <strong>monde</strong><br />

entier des choses. Rien n’y peut advenir qui par nature excède la<br />

mesure de l’homme. Les pires b<strong>ou</strong>leversements de l’histoire ne sont<br />

que rythmes saisonniers dans un plus vaste cycle d’enchaînements<br />

<strong>et</strong> de ren<strong>ou</strong>vellements. Et les Furies qui traversent la scène, torche<br />

h<strong>au</strong>te, n’éclairent qu’un instant du très long thème en c<strong>ou</strong>rs. Les<br />

civilisations mûrissantes ne meurent point des affres d’un <strong>au</strong>tomne,<br />

382 M<strong>au</strong>rice Merle<strong>au</strong>-Ponty, <strong>La</strong> phénoménologie de la perception, op. cit., p.2-3.<br />

383 Roland Barthes, Le degré zéro de l’écriture, cité par Jean Burgos, op. cit., p.111.<br />

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