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La poésie et l'intimité ou L'identité et l'être au monde - Epublications

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*<br />

le grand miroir blanc des aveugles ». 635<br />

Le poète exprime l‟indifférence à l‟égard de la s<strong>ou</strong>ffrance, par la métaphore du<br />

« grand miroir blanc des aveugles ». 636 P<strong>ou</strong>r Guy Goff<strong>et</strong>te, il y a <strong>au</strong>ssi un<br />

abandon de soi. Manifestation du thème shakespearien <strong>et</strong> platonicien, de croire<br />

qu‟en définitive, la vie n‟est qu‟un songe. « n<strong>ou</strong>s ne sommes plus qu’une trace<br />

déjà / dans la nuit, la r<strong>et</strong>ombée d’un songe / * / entre les rails du présent, <strong>et</strong> qui<br />

s’efface ». 637 Une vie paisible n‟est plus envisageable, car la : « chair à n<strong>ou</strong>ve<strong>au</strong><br />

<strong>et</strong> feu <strong>et</strong> e<strong>au</strong>, / porte battue battant le cœur ». 638<br />

C<strong>et</strong> abandon du <strong>monde</strong> se fait dans la d<strong>ou</strong>leur, dans l‟indifférence du temps, le<br />

constat est pessimiste : « n<strong>ou</strong>s n’irons plus cueillir des fleurs qui fanent / Vite<br />

dans les vases <strong>au</strong> clair ». 639 Du fait du temps, t<strong>ou</strong>t s‟en va, t<strong>ou</strong>t s‟aigrit, <strong>et</strong> rien<br />

ne perdure, l‟intimité c‟est l‟éphémère, mais le s<strong>ou</strong>venir de c<strong>et</strong>te intimité dure<br />

tant qu‟il y a vie.<br />

P<strong>ou</strong>r Goff<strong>et</strong>te l'abandon se manifeste s<strong>ou</strong>dainement « … la terre s’abat / d’un<br />

c<strong>ou</strong>p d’aile / midi vient de sonner ». 640<br />

L‟abandon de la clarté, des paroles, la lumière qui s‟étiole, les murmures qui se<br />

taisent amène le poète à une étape liminale entre l‟<strong>au</strong>be <strong>et</strong> la tombe :<br />

« me voici parvenu <strong>au</strong> seuil d’une espèce de ciel d’herbe où<br />

flotteraient à portée de la main, fragiles, plutôt que des astres<br />

635 Guy Goff<strong>et</strong>te, « Je me s<strong>ou</strong>viens : t<strong>ou</strong>s passaient en c<strong>ou</strong>rant », UMF, p.113.<br />

636 Ibid.<br />

637 Guy Goff<strong>et</strong>te, « Embarquer sans r<strong>et</strong><strong>ou</strong>r, voilà ce qu‟ils v<strong>ou</strong>laient », UMF, p.116.<br />

638 Guy Goff<strong>et</strong>te, « Muses », LVP, p.63.<br />

639 Ibid.<br />

640 Guy Goff<strong>et</strong>te, « R<strong>ou</strong>te », UMF, p.48.<br />

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