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La poésie et l'intimité ou L'identité et l'être au monde - Epublications

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sont nues. P<strong>ou</strong>r Philippe Jaccott<strong>et</strong>, parfois la Nature ne répond plus. L‟abandon<br />

est silence, silence de la Nature, des hommes du temps, c'est-à-dire silence des<br />

messages, des signes. <strong>La</strong> perception du <strong>monde</strong> de Jaccott<strong>et</strong> est dure <strong>et</strong> triste, le<br />

silence selon Jaccott<strong>et</strong> est plus d<strong>ou</strong>l<strong>ou</strong>reux que la mort. Mais le temps qui<br />

emporte la vie en silence, laisse encore un peu de be<strong>au</strong>té parler, c'est-à-dire le<br />

flot de la vie continuer. Et c‟est p<strong>ou</strong>rquoi, Philippe Jaccott<strong>et</strong> dit : « il ne me reste<br />

plus que ces roses s’effeuillant / dans l’herbe où t<strong>ou</strong>te voix se tait avec le<br />

temps». 653 Et c‟est un silence profondément cruel, qui oppose à la prière, la<br />

punition sans fin, de sa froideur.<br />

Le poète, dans la brume, recherche une présence <strong>et</strong> des paroles. C‟est-à-dire<br />

qu‟il fuit le silence.<br />

« Je suis comme quelqu’un qui creuse dans la brume<br />

à la recherche de ce qui échappe à la brume<br />

p<strong>ou</strong>r avoir entendu un peu plus loin des pas<br />

<strong>et</strong> des paroles entre des passants échangées ». 654<br />

Philippe Jaccott<strong>et</strong> comble le silence par son expérience poétique. Le poète<br />

perm<strong>et</strong> à la vie de revenir, de rester, de perdurer. Philippe Jaccott<strong>et</strong> sait que les<br />

c<strong>ou</strong>leurs tendent à disparaître. Mais il sait <strong>au</strong>ssi qu‟on peut les conserver. Ce<br />

sont des : « …c<strong>ou</strong>leurs n<strong>et</strong>tes, <strong>ou</strong>i, fragiles, <strong>ou</strong>i, comme du verre ; mais surt<strong>ou</strong>t<br />

brèves, saisies avant l’imminence de leur extinction ». 655<br />

Il y a <strong>au</strong>ssi parfois une inutilité des mots puisque les mots traduisent<br />

essentiellement une intimité. Lorsque Philippe Jaccott<strong>et</strong> évoque l‟abandon du<br />

653 Philippe Jaccott<strong>et</strong>, « Ninfa », EFF, p.32.<br />

654 Philippe Jaccott<strong>et</strong>, « Je suis comme quelqu‟un qui creuse dans la brume », PSN, p.27.<br />

655 Philippe Jaccott<strong>et</strong>, « Chose vue par deux fois en revenant du bal des nymphes », ETN, p.63.<br />

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