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La poésie et l'intimité ou L'identité et l'être au monde - Epublications

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une expérience de la liminalité. En définitive, l‟expérience de Philippe Jaccott<strong>et</strong><br />

est l‟expérience d‟une intimité <strong>et</strong> du saisissement de ses limites :<br />

« me voici parvenu <strong>au</strong> seuil d’une espèce de ciel d’herbes où<br />

flotteraient à portée de la main, fragiles, plutôt que des astres<br />

aigus, de p<strong>et</strong>ites galaxies flottantes, légères, blanches vraiment<br />

comme du lait, <strong>ou</strong> de la laine de brebis telle qu’il en reste<br />

accrochée <strong>au</strong>x ajoncs dans les îles br<strong>et</strong>onnes * C’est <strong>au</strong>ssi un peu<br />

comme quand on surprend les premiers pépiements avant l’<strong>au</strong>be,<br />

c'est-à-dire dans une <strong>au</strong>tre sorte d’ombre, d’oise<strong>au</strong>x qu’on ne voit<br />

pas. A la fois distincts <strong>et</strong> reliés. Mais ce murmure, ici, des ombelles,<br />

annonce-t-il <strong>au</strong>ssi quelque chose comme un n<strong>ou</strong>ve<strong>au</strong> j<strong>ou</strong>r, une <strong>au</strong>tre<br />

éclosion ? Il ne semble pas. C’est un langage encore plus étranger.<br />

Vagues lueurs dans l’ombre, flottant <strong>au</strong>-dessus de la tombe<br />

commune ». 1085<br />

P<strong>ou</strong>r conclure, sur la <strong>poésie</strong> de Philippe Jaccott<strong>et</strong>, n<strong>ou</strong>s p<strong>ou</strong>rrions donc<br />

dire qu‟<strong>ou</strong>tre sa dimension de poète de l‟intime, il est un poète du seuil (« me<br />

voici parvenu <strong>au</strong> seuil d’une espèce de ciel d’herbe »), un poète du <strong>monde</strong><br />

séraphique (« les premiers pépiements avant l’<strong>au</strong>be »).<br />

3) De Guy Goff<strong>et</strong>te à Philippe Jaccott<strong>et</strong><br />

En étudiant les <strong>poésie</strong>s de Guy Goff<strong>et</strong>te <strong>et</strong> de Philippe Jaccott<strong>et</strong>, il apparaît<br />

que le poète possède plusieurs fonctions, il serait t<strong>ou</strong>t à la fois, révélateur,<br />

transgresseur, novateur, créateur de l‟intime. Nos deux poètes s‟accordent dans<br />

l‟expression de quatre thématiques communes : l‟orgueil, l‟absence d‟am<strong>ou</strong>r,<br />

1085 Philippe Jaccott<strong>et</strong>, «C‟est <strong>au</strong>ssi un peu comme on surprend les premiers pépiements », ETN, p. 28-29.<br />

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