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La poésie et l'intimité ou L'identité et l'être au monde - Epublications

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<strong>La</strong> <strong>poésie</strong> est universelle : « il n’y a pas de règles, de lois, il y a le<br />

fonctionnement réel de la pensée ». 1240<br />

Les questions qui se posent alors sont : Quels sont la finalité, l‟objectif, le but de<br />

ce langage ? Quelle est la fonction de la littérature, d‟un point de vue,<br />

existentiel ? En quoi <strong>poésie</strong> <strong>et</strong> littérature sont elles complémentaires, essentielles<br />

entre elles, <strong>et</strong> p<strong>ou</strong>r l‟être <strong>au</strong> <strong>monde</strong> ? A ces trois questions, le même mot p<strong>ou</strong>rrait<br />

suffire : horizon, c'est-à-dire effectivement que le but du langage poétique est<br />

d‟atteindre l‟horizon, lequel, d‟un point de vue existentiel, signifie la quête<br />

permanente. Une <strong>au</strong>tre question est : « la littérature a-t-elle été faite p<strong>ou</strong>r cela,<br />

p<strong>ou</strong>r que l’Infini puisse être annoncé ? » 1241 C‟est t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs dans la philosophie<br />

du don que le poète intervient, il a une force marginale, différente, particulière,<br />

nécessaire <strong>et</strong> primordiale. Le poète a un parc<strong>ou</strong>rs marginal, il est d‟essence<br />

différente de l‟homme, puisqu‟il rend l‟intimité viable, vivante, indispensable,<br />

impérissable, emblématique : « je rêve d’un ravin, ainsi que d’une épée, qui<br />

sépare <strong>et</strong> unit ». 1242 « séparer <strong>et</strong> unir » 1243 le ciel <strong>et</strong> la terre, mais <strong>au</strong>ssi le proche<br />

<strong>et</strong> le lointain, telle est bien la d<strong>ou</strong>ble fonction de l‟horizon, « à la fois c<strong>ou</strong>pure <strong>et</strong><br />

suture ». 1244 L‟horizon étant le cade<strong>au</strong> essentiel du poème. Là est la première<br />

liberté : l‟expérience poétique. Ainsi, <strong>au</strong> terme de son parc<strong>ou</strong>rs, l‟écriture vise,<br />

paradoxalement, à r<strong>et</strong>r<strong>ou</strong>ver le chaos originel qu‟elle avait p<strong>ou</strong>r fonction<br />

première de suturer. Plus modestement, le poète cherche à r<strong>et</strong>r<strong>ou</strong>ver « un<br />

rapport immédiat <strong>au</strong> <strong>monde</strong> ». Posséder le <strong>monde</strong> se résume artistiquement dans<br />

le parc<strong>ou</strong>rs du poète vers l‟horizon. <strong>La</strong> <strong>poésie</strong>, philosophie du don <strong>et</strong> parc<strong>ou</strong>rs<br />

initiatique, se concentre finalement dans la recherche d‟un horizon universel. Le<br />

1240 Henry Meschonnic , P<strong>ou</strong>r la poétique, Tome II, op. cit., p. 53.<br />

1241 Jean-Luc Steinm<strong>et</strong>z, <strong>La</strong> <strong>poésie</strong> <strong>et</strong> ses raisons, op. cit., p.213.<br />

1242 Jean <strong>La</strong>ude, Les plages de Thulé, in, L’horizon fabuleux, Tome II, cité par Michel Collot, op. cit., p.107.<br />

1243 Ibid.<br />

1244 Michel Collot, L’horizon fabuleux, Tome II, op. cit., p.150.<br />

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