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La poésie et l'intimité ou L'identité et l'être au monde - Epublications

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En août 1965, s<strong>ou</strong>s le paysage de la <strong>La</strong>nce, l‟harmonie revient : « On est<br />

longtemps r<strong>et</strong>enu par c<strong>et</strong>te simplicité étrange ; <strong>au</strong> soir, dans un parfait silence <strong>et</strong><br />

une parfaite limpidité » 1536 . <strong>La</strong> simplicité <strong>au</strong> même titre que la Lumière apparaît<br />

comme un cade<strong>au</strong>.<br />

En septembre, le poète affronte l‟ins<strong>ou</strong>tenable : « J‟entends le mensonge des<br />

paroles ce qui me paralyse » 1537, « <strong>La</strong> <strong>poésie</strong> p<strong>ou</strong>rrait être mêlée à l‟ins<strong>ou</strong>tenable,<br />

…dès lors devraient entrer dans la <strong>poésie</strong> certains mots qu‟elle a t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs évités,<br />

red<strong>ou</strong>tés » 1538 . .<br />

A l‟usage des mots, le poète reconnaît l‟expression juste que : « Si elle éclaire,<br />

si elle <strong>ou</strong>vre la voie ». C‟est une tentative de réordonner le <strong>monde</strong>, c<strong>et</strong>te<br />

tentative se fait en t<strong>ou</strong>te conscience : « On répliquera qu’on ne peut plus,<br />

<strong>au</strong>j<strong>ou</strong>rd’hui, feindre l’innocence ; qu’il f<strong>au</strong>t travailler avec t<strong>ou</strong>t le savoir dont<br />

conscience est chargée » 1539 de même « L’ombre des arbres est chargée sur les<br />

fleurs épan<strong>ou</strong>ies », la conscience de l‟Homme pèse sur la nature, comme<br />

l‟ombre des arbres sur les fleurs. L‟homme se positionne dans la nature, il existe<br />

<strong>au</strong>-delà de sa conscience.<br />

P<strong>ou</strong>r le poète, Homme du langage, « Aucun mot n’est d<strong>ou</strong>leur » 1540, <strong>et</strong> malgré la<br />

certitude de la mort, l‟espoir, la d<strong>ou</strong>ceur <strong>et</strong> la clémence sont inhérents à l‟être-là<br />

poétique de Jaccott<strong>et</strong>, en eff<strong>et</strong> : « Le p<strong>ou</strong>voir d’un peu de bonté n’est pas perdu /<br />

on peut encore à t<strong>ou</strong>t moment modifier la vie / avec be<strong>au</strong>c<strong>ou</strong>p d’attention <strong>et</strong> de<br />

d<strong>ou</strong>ceur » 1541 .<br />

1536 Ibid., « Paysage de la <strong>La</strong>nce, Combes plantées de lavandes », p.87.<br />

1537 Ibid., « Après que j‟ai parlé, à V., de mon rêve d‟accorder dans le poème, le meilleur <strong>et</strong> le pire », p.96.<br />

1538 Ibid., « L‟impossible : événements, ce qu‟il f<strong>au</strong>t lire <strong>ou</strong> voir dans les j<strong>ou</strong>rn<strong>au</strong>x t<strong>ou</strong>s les j<strong>ou</strong>rs », p.88.<br />

1539 Ibid., « Je comprends mieux le m<strong>ou</strong>vement des montagnes », p.99.<br />

1540 Ibid., « J‟ai c<strong>et</strong>te ombre de la d<strong>ou</strong>leur derrière moi », p.100.<br />

1541 Ibid., « P<strong>ou</strong>rtant on est encore dans la fraîcheur, dans la lumière », p.103.<br />

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