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La poésie et l'intimité ou L'identité et l'être au monde - Epublications

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<strong>et</strong><strong>ou</strong>r… un peu comme son âme de poète, espérante vulnérable <strong>et</strong> voyageuse.<br />

Des métaphores qui traduisent son poïétique. C'est-à-dire d‟abord une<br />

dynamique de vie, entre le « meurs <strong>et</strong> deviens » de Go<strong>et</strong>he, en eff<strong>et</strong> les<br />

métaphores de Jaccott<strong>et</strong> sont riches de contradictions internes (feu, neige).<br />

<strong>La</strong> clarté devient spirituelle, c<strong>et</strong>te idée est rendue par la phrase symbolique :<br />

« Bientôt la nuit empêchera d’écrire sans lampe » 1529 .<br />

Jaccott<strong>et</strong> n<strong>ou</strong>s rend compte d‟abord de la vulnérabilité du poète, par la d<strong>ou</strong>ceur<br />

des derniers romantiques, Holderlin, Leopardi, B<strong>au</strong>delaire, puisque les<br />

romantiques, par définition respectent : la tradition mystique, la cosmologie de<br />

la Renaissance, les grands mythes. <strong>La</strong> vulnérabilité de l‟Homme, p<strong>ou</strong>r les<br />

romantiques n‟est pas une faiblesse, mais <strong>au</strong> contraire une force. L‟univers<br />

entier de Jaccott<strong>et</strong> est poétique, son être-là est pleinement poétique. Et son<br />

m<strong>ou</strong>vement est aisé dans l‟immense. A l‟image romantique des astres <strong>et</strong> de la<br />

nuit, le poète identifie son « disc<strong>ou</strong>rs vaste <strong>et</strong> fluide », dans un espace de liberté,<br />

qui <strong>au</strong>torise le . En eff<strong>et</strong> dans celui-ci, prennent place avec discrétion des<br />

joy<strong>au</strong>x de langage.<br />

En novembre 1959, les interrogations deviennent franchement philosophiques,<br />

l‟esthétique d‟abord, la vérité ensuite. Le poète adm<strong>et</strong> qu‟il existe un ordre,<br />

peut-être l‟ordre dans le be<strong>au</strong>. En s‟interrogeant sur la be<strong>au</strong>té, Jaccott<strong>et</strong> évoque<br />

Leopardi. En eff<strong>et</strong>, p<strong>ou</strong>r ce dernier, « <strong>La</strong> be<strong>au</strong>té est illusion <strong>et</strong> leurre » 1530 ,<br />

p<strong>ou</strong>rtant elle existe, d<strong>ou</strong>ter de la be<strong>au</strong>té traduit une aigreur.<br />

Il y a en n<strong>ou</strong>s, <strong>au</strong>ssi l‟ordre <strong>et</strong> le désordre, « Il n<strong>ou</strong>s f<strong>au</strong>t seulement empêcher que<br />

tel de ses termes l’emporte sur l’<strong>au</strong>tre » 1531 . L‟expérience est t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs<br />

personnelle, de fait t<strong>ou</strong>t est t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs à recommencer, de par la présence du<br />

1529 Ibid., « Ce soir, lumière dorée dans l‟air froid », p.19.<br />

1530 Ibid., « Questions naïves », p .21.<br />

1531 Ibid., « Il n‟est pas certain que les temps modernes, avec t<strong>ou</strong>t ce qu‟ils comportent de négatif ».<br />

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