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La poésie et l'intimité ou L'identité et l'être au monde - Epublications

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<strong>La</strong> matière première du poème est le quotidien, la <strong>poésie</strong> de Goff<strong>et</strong>te <strong>et</strong> Jaccott<strong>et</strong><br />

est centrée sur la métamorphose du quotidien. Faire jaillir du magma l‟essence<br />

de l‟intimité, l‟<strong>au</strong>thenticité de l‟identité.<br />

Il se tr<strong>ou</strong>ve en l‟occurrence que la <strong>poésie</strong> de Guy Goff<strong>et</strong>te <strong>et</strong> de Philippe<br />

Jaccott<strong>et</strong> est essentiellement fondée sur l‟expérience, <strong>et</strong> non sur des abstractions<br />

difficilement accessibles <strong>et</strong> non saisissables ; de façon intuitive elle répond<br />

précisément à la pensée bachelardienne, <strong>au</strong> sens où le centre des <strong>poésie</strong>s de<br />

Goff<strong>et</strong>te <strong>et</strong> Jaccott<strong>et</strong> contiennent des symboles <strong>et</strong> des métaphores relatives à<br />

l‟e<strong>au</strong>, la terre, l‟air <strong>et</strong> le feu.<br />

L‟univers du poète serait bien un être <strong>au</strong> <strong>monde</strong>. Considérer la parole<br />

concomitante avec le <strong>monde</strong>, c‟est bien considérer le premier moment, majeur<br />

de la rencontre fusionnelle du poète avec le <strong>monde</strong> : « la parole poétique tente<br />

de s’énoncer avant t<strong>ou</strong>te thèse, dans la concomitance synthétique du suj<strong>et</strong> <strong>au</strong><br />

<strong>monde</strong> ». 1496 C‟est-à-dire :<br />

« c<strong>et</strong>te dimension, non pas donc un invisible de fait, comme un obj<strong>et</strong><br />

caché derrière un <strong>au</strong>tre, <strong>et</strong> non pas un invisible absolu, qui n’<strong>au</strong>rait<br />

rien à faire avec le visible, mais l’invisible de ce <strong>monde</strong>, celui qui<br />

l’habite, le s<strong>ou</strong>tient <strong>et</strong> le rend visible, sa possibilité intérieure <strong>et</strong><br />

propre, l’Etat de c<strong>et</strong> état ». 1497<br />

<strong>La</strong> <strong>poésie</strong> habite le <strong>monde</strong>, dialogue avec l‟univers, n<strong>ou</strong>e des liens<br />

transcendant<strong>au</strong>x <strong>et</strong> f<strong>ou</strong>rnit des réponses. Ces réponses se ramènent en fait à trois<br />

grandes catégories fondamentales qui manifestent trois sortes de comportement<br />

devant le temps chronologique <strong>et</strong> donc trois types de solutions possibles face à<br />

1496 Nicolas Castin, Sens <strong>et</strong> sensible, op., cit., p. 26.<br />

1497 M<strong>au</strong>rice Merle<strong>au</strong>-Ponty, Le visible <strong>et</strong> l’invisible, Gallimard, 1964, p. 267-268.<br />

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