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La poésie et l'intimité ou L'identité et l'être au monde - Epublications

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« Henry du Cleuzi<strong>ou</strong> ne se vantait pas d’avoir fait là une<br />

déc<strong>ou</strong>verte. C<strong>et</strong>te idée, disait-il est allemande. Elle est en eff<strong>et</strong> une<br />

des conceptions fondamentales du romantisme allemand ». 989<br />

<strong>La</strong> célèbre l<strong>et</strong>tre, dite du voyant, a été écrite par Arthur Rimb<strong>au</strong>d, à P<strong>au</strong>l<br />

Demeny, depuis Charleville, le 15 mai 1871. Il était alors âgé de 17 ans :<br />

« j’ai résolu de v<strong>ou</strong>s donner une heure de littérature n<strong>ou</strong>velle ; je<br />

commence de suite par un ps<strong>au</strong>me d’actualité : poème du Chant de<br />

guerre parisien<br />

Voici de la prose sur l’avenir de la <strong>poésie</strong>. T<strong>ou</strong>te <strong>poésie</strong> antique<br />

ab<strong>ou</strong>tit à la <strong>poésie</strong> grecque …On n’a jamais bien jugé le<br />

romantisme. Qui l’<strong>au</strong>rait jugé ? Les critiques !! Les romantiques,<br />

qui pr<strong>ou</strong>vent si bien que la chanson est peu s<strong>ou</strong>vent l’œuvre, c'està-dire<br />

la pensée chantée <strong>et</strong> comprise du chanteur ?<br />

Car JE est un <strong>au</strong>tre. Si le cuivre s’éveille clairon, il n’y a rien de sa<br />

f<strong>au</strong>te. Cela m’est évident : j’assiste à l’éclosion de ma pensée : je la<br />

regarde, je l’éc<strong>ou</strong>te : je lance un c<strong>ou</strong>p d’arch<strong>et</strong> : la symphonie fait<br />

son remuement dans les profondeurs, <strong>ou</strong> vient d’un bond sur la<br />

scène.<br />

Si les vieux imbéciles n’avaient pas tr<strong>ou</strong>vé du moi que la<br />

signification f<strong>au</strong>sse, n<strong>ou</strong>s n’<strong>au</strong>rions pas à balayer ces millions de<br />

squel<strong>et</strong>te qui, depuis un temps infini, ont accumulé les produits de<br />

leur intelligence borgnesse, en s’en clamant les <strong>au</strong>teurs ! … <strong>La</strong><br />

première étude de l’homme qui veut être poète est sa propre<br />

connaissance entière ; il cherche son âme, il l’inspecte, il la tente,<br />

l’apprend. Dès qu’il la sait, il doit la cultiver ; cela semble simple :<br />

en t<strong>ou</strong>t cerve<strong>au</strong> s’accomplit un développement naturel ; tant<br />

d’égoïstes se proclament <strong>au</strong>teurs ; il en est bien d’<strong>au</strong>tres qui<br />

s’attribuent leur progrès intellectuel ! Mais il s’agit de faire l’âme<br />

monstrueuse : à l’instar des comprachicos, quoi ! Imaginez un<br />

homme s’implantant <strong>et</strong> se cultivant des verrues sur le visage.<br />

989 Arthur Rimb<strong>au</strong>d, Œuvres complètes ; op. cit., p.1076, (notes en bas de page, correspondant à la page 251, 2).<br />

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