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La poésie et l'intimité ou L'identité et l'être au monde - Epublications

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finalement que « c’est le plus sombre de la nuit, qui est clarté ». 926 <strong>La</strong> nuit<br />

perm<strong>et</strong> la perception de « l’espace innombrable des étoiles ». 927<br />

Les émotions du poète, à l‟égard de la nuit, s‟expriment dans le regard qu‟il<br />

choisit d‟avoir, en eff<strong>et</strong> Jaccott<strong>et</strong> n<strong>ou</strong>s dit<br />

« je garderai dans mon regard / comme une r<strong>ou</strong>geur plutôt de<br />

c<strong>ou</strong>chant que d’<strong>au</strong>be / qui est appel non pas <strong>au</strong> j<strong>ou</strong>r mais à la nuit /<br />

flamme qui se v<strong>ou</strong>drait cachée par la nuit ». 928<br />

<strong>La</strong> préférence du poète va à la nuit, <strong>au</strong> c<strong>ou</strong>chant, <strong>au</strong> symbole de la flamme<br />

dissimulée dans l‟intimité de la nuit. Le poète sait vivre en osmose avec la nuit,<br />

car p<strong>ou</strong>r Guy Goff<strong>et</strong>te : « la nuit ferme si mal en juin / qu’il n<strong>ou</strong>s suffirait de<br />

n<strong>ou</strong>s taire / p<strong>ou</strong>r que l’arbre de nos mains / se n<strong>ou</strong>rrisse d’étoiles ». 929 Jaccott<strong>et</strong>,<br />

rem<strong>et</strong> en question, lui <strong>au</strong>ssi l‟attitude de l‟Homme, à l‟égard des certitudes, <strong>et</strong><br />

p<strong>ou</strong>r lui : « la nuit n’est pas ce que l’on croit, revers du feu ». 930 Guy Goff<strong>et</strong>te<br />

rem<strong>et</strong> en question lui <strong>au</strong>ssi ces certitudes : « toi qui veux célébrer les noces / de<br />

l’encre <strong>et</strong> de la neige / éc<strong>ou</strong>te c<strong>et</strong>te séquence / portée par la nuit / <strong>et</strong> lève-toi<br />

contre l’absence ». 931<br />

Philippe Jaccott<strong>et</strong> a choisi d‟écrire des <strong>poésie</strong>s sur le thème de la mort p<strong>ou</strong>r la<br />

rendre moins insupportable. Il pénètre donc l‟intimité de la mort, lui donnant un<br />

visage par l‟intermédiaire de l‟allégorie <strong>et</strong> du symbole, <strong>et</strong> il se réfère <strong>au</strong>x<br />

interprétations mythologiques :<br />

926 Philippe Jaccott<strong>et</strong>, « L‟aveu dans l‟obscurité », POS., p.83.<br />

927 Guy Goff<strong>et</strong>te, « « Treize encore <strong>et</strong> non d<strong>ou</strong>ze <strong>ou</strong> quatorze », LVP, p. 64.<br />

928 Philippe Jaccott<strong>et</strong>, « Arbres », SLO, p.141.<br />

929 Guy Goff<strong>et</strong>te, « <strong>La</strong> nuit ferme si mal en juin », SLO, p. 141.<br />

930 Philippe Jaccott<strong>et</strong>, « Au p<strong>et</strong>it j<strong>ou</strong>r », POS, p. 56.<br />

931 Guy Goff<strong>et</strong>te, « Aube », SLO, p. 73.<br />

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