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La poésie et l'intimité ou L'identité et l'être au monde - Epublications

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« disons que la vie de t<strong>ou</strong>s les j<strong>ou</strong>rs est la matière première de mes<br />

poèmes, mais prise dans un sens plus spirituel que matériel, comme<br />

questionnement par rapport à la Vie avec un grand V. la Vraie Vie,<br />

comme disait Rimb<strong>au</strong>d. Comme étonnement <strong>au</strong>ssi devant les<br />

be<strong>au</strong>tés du quotidien : un s<strong>ou</strong>rire d’enfant, une herbe vivace entre<br />

les pavés, <strong>et</strong>c. Par rapport également à la mort, à celle qui vient <strong>et</strong><br />

à t<strong>ou</strong>tes celles, p<strong>et</strong>ites <strong>ou</strong> grandes, qu’on inflige <strong>ou</strong> qu’on a<br />

infligées <strong>au</strong>x <strong>au</strong>tres. D’où les larmes. De joie, de tristesse. Et<br />

remords <strong>et</strong> mélancolie. <strong>La</strong> vie p<strong>ou</strong>r moi : être présent <strong>au</strong> présent,<br />

corps <strong>et</strong> âme ». 1090<br />

<strong>La</strong> solution que Guy Goff<strong>et</strong>te tr<strong>ou</strong>ve p<strong>ou</strong>r pallier <strong>au</strong>x larmes, à la joie à la<br />

tristesse est de vivre en tant qu‟habitant du <strong>monde</strong>, en j<strong>ou</strong>issant le plus possible<br />

de ses facultés <strong>et</strong> du <strong>monde</strong> environnant : être présent <strong>au</strong> présent, corps <strong>et</strong> âmes.<br />

C‟est donc par la présence intense que le poète habite le <strong>monde</strong> <strong>et</strong> l‟habille de<br />

ses textes.<br />

Guy Goff<strong>et</strong>te a non seulement une vie mais <strong>au</strong>ssi une existence. <strong>La</strong> différence<br />

résidant dans l‟intensité de l‟être là, du texte poétique. En eff<strong>et</strong> il existe <strong>et</strong> fait<br />

plus que vivre : « quand vivre, c’est encore <strong>et</strong> encore / m<strong>ou</strong>rir à t<strong>ou</strong>t ce qui<br />

refuse / l’exil, la nudité, la nuit ». 1091 L‟existence du poète se v<strong>ou</strong>lant être ainsi<br />

une réponse, une réaction de refus de l‟exil, la nudité, la nuit, il s‟agit en fait de<br />

ne pas abandonner : <strong>et</strong> de : « recommencer, naître à n<strong>ou</strong>ve<strong>au</strong>, voilà / ce que<br />

disait le maître». 1092<br />

C‟est <strong>au</strong>ssi p<strong>ou</strong>r Guy Goff<strong>et</strong>te, la volonté de dire « merdre à la poisseuse<br />

<strong>poésie</strong> ». 1093 L‟essentiel p<strong>ou</strong>r Guy Goff<strong>et</strong>te, étant de créer à partir de son<br />

quotidien, de l‟ordinaire, un quotidien qu‟il exploite spirituellement : « je me<br />

1090 Correspondance avec Guy Goff<strong>et</strong>te, du 08 novembre 2005. Annexe 7.<br />

1091 Guy Goff<strong>et</strong>te, «Cela se tait si fort qu‟on s‟arrête», LVP, p. 27.<br />

1092 Guy Goff<strong>et</strong>te, «Printemps », PCE, p.56<br />

1093 Guy Goff<strong>et</strong>te, «Février 98 », UMF, p. 29.<br />

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