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La poésie et l'intimité ou L'identité et l'être au monde - Epublications

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avec nos ombres sur l’asphalte.<br />

Le bruit des pièces à jamais perdues ». 559<br />

P<strong>ou</strong>r reprendre un thème b<strong>au</strong>delairien, la b<strong>ou</strong>e peut devenir or <strong>et</strong> Goff<strong>et</strong>te de<br />

l‟élargir, en évoquant une nuit <strong>ou</strong>verte avec l‟évocation d‟ « un peu d’or dans la<br />

b<strong>ou</strong>e, dites, que la nuit reste <strong>ou</strong>verte ». 560 Guy Goff<strong>et</strong>te donne ici peut-être la<br />

clef de son écriture. L‟orgueil ici est de passer du statut d‟homme <strong>au</strong> statut<br />

d‟alchimiste car du rêve à la réalité, où est la vraie vie ? Guy Goff<strong>et</strong>te répond,<br />

que le premier danger, face à la « vraie Vie », est celui : « des équarrisseurs de<br />

rêves ». 561 Le poète idéalement, recherche la pur<strong>et</strong>é dans son poème, <strong>et</strong> par<br />

extension ceci conduit à s‟interroger sur les relations de l‟art <strong>et</strong> de l‟orgueil <strong>et</strong><br />

plus précisément sur celles entre le langage <strong>et</strong> l‟orgueil. Le poète dans t<strong>ou</strong>s les<br />

cas va vers un dérèglement des sens, <strong>et</strong> idéalement encore une fois, vers une<br />

révélation du caché. L‟orgueil du poète est de v<strong>ou</strong>loir t<strong>ou</strong>t percevoir <strong>et</strong> de poser<br />

comme un élément de la vraie Vie, de la Belle vie, l‟immanence du grec.<br />

Guy Goff<strong>et</strong>te en définissant l‟état du poète précise que la <strong>poésie</strong> est un <strong>monde</strong><br />

tangent qui <strong>au</strong>torise le poète à rêver <strong>et</strong> à rire ; il établit ainsi ce constat à partir de<br />

lui-même, sur lui-même : « si depuis trente ans mon cœur / dans ses vers<br />

brûlants <strong>et</strong> moqueurs / rêve <strong>et</strong> rit comme un malappris ». 562<br />

D‟homme à poète puis à alchimiste Guy Goff<strong>et</strong>te possède, avec sa <strong>poésie</strong>,<br />

l‟orgueil du poète nabi ; Philippe Jaccott<strong>et</strong> de son côté perçoit dans sa <strong>poésie</strong>, la<br />

vérité d‟un n<strong>ou</strong>ve<strong>au</strong> langage dans lequel la nature perm<strong>et</strong> une compréhension<br />

directe <strong>et</strong> sans métaphysique de l‟intimité du poète. Ils dévoilent l‟orgueil des<br />

559 Guy Goff<strong>et</strong>te, « Partie nulle », SLO, p.37.<br />

560 Guy Goff<strong>et</strong>te, « Et tu finis par ranger le livre, là-h<strong>au</strong>t », LVP, p.18.<br />

561 Guy Goff<strong>et</strong>te, « Dire que n<strong>ou</strong>s avons cru <strong>au</strong> bonheur », PCE, p.32.<br />

562 Guy Goff<strong>et</strong>te, « Envoi », UMF, p.87.<br />

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