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La poésie et l'intimité ou L'identité et l'être au monde - Epublications

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Il apparaît en <strong>ou</strong>tre que le chemin vers c<strong>et</strong> ailleurs, se révèle un voyage dans<br />

l‟indifférence, avant d‟approcher la vraie Vie, le poète affronte : solitude,<br />

anonymat, pesanteur : « le grand vide écrasant la nuit sur les b<strong>ou</strong>levards ». 598<br />

P<strong>ou</strong>r Guy Goff<strong>et</strong>te même s‟il y a une suppression de liberté, nos « âmes<br />

c<strong>ou</strong>sues » 599 continuent de vagabonder, comme Rimb<strong>au</strong>d avec ses sandales de<br />

vent. Le poète n‟a pas de patrie, il est en exil, du moins en voyage : « je pars, je<br />

continue à vieillir, peu m’importe, / sur qui s’en va la mer s<strong>au</strong>ra claquer la<br />

porte ». 600 Philippe Jaccott<strong>et</strong> <strong>et</strong> Guy Goff<strong>et</strong>te s‟accordent <strong>au</strong>ssi sur ce point : le<br />

poète voyage <strong>et</strong> dans le <strong>monde</strong> <strong>et</strong> dans lui-même, il se cherche lui-même, <strong>et</strong> dans<br />

c<strong>et</strong>te quête, c<strong>et</strong>te expérience poétique, il habite le <strong>monde</strong>. L‟homme qui<br />

recherche son intimité est parfois délaissé par la terre mère, mais le poète a-t-il<br />

une patrie, puisqu‟il n‟est que voyageur ? « Un homme plein d’<strong>ou</strong>bli [qui] traque<br />

sa vie » 601 <strong>et</strong> qui doit un j<strong>ou</strong>r affronter l‟océan parce : « Que la terre ferme<br />

exile ». 602<br />

Philippe Jaccott<strong>et</strong>, évoque le parc<strong>ou</strong>rs d<strong>ou</strong>l<strong>ou</strong>reux, du poète dans son expérience<br />

poétique, son voyage où <strong>au</strong>cune r<strong>et</strong>raite n‟apaise la s<strong>ou</strong>ffrance de ce voyage, qui<br />

peut se traduire parfois dans l‟exil, la séparation, la distanciation avec le refuge<br />

« je criais, je rôdais d’une à l’<strong>au</strong>tre r<strong>et</strong>raite,<br />

rien que l’air entre n<strong>ou</strong>s m’écorchait jusqu’<strong>au</strong> sang,<br />

mes yeux glacés brûlaient comme seul fait le feu,<br />

mais je restais sans f<strong>au</strong>te, à peine un peu plus maigre ». 603<br />

598 Guy Goff<strong>et</strong>te, « <strong>La</strong> mémoire m‟<strong>ou</strong>blie s<strong>ou</strong>vent <strong>et</strong> ce qui reste », PCE, p.105.<br />

599 Ibid.<br />

600 Philippe Jaccott<strong>et</strong>, « Portovenere », EFF, p.25.<br />

601 Guy Goff<strong>et</strong>te, « Dimanche », UMF, p.45.<br />

602 Guy Goff<strong>et</strong>te, « Maison », SLO, p.21.<br />

603 Philippe Jaccott<strong>et</strong>, « Je criais, je rôdais d‟une à l‟<strong>au</strong>tre r<strong>et</strong>raite », EFF, p.42.<br />

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