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La poésie et l'intimité ou L'identité et l'être au monde - Epublications

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C’est pressentir cela qui v<strong>ou</strong>s surprend <strong>et</strong> v<strong>ou</strong>s donne de la<br />

joie ». 1317<br />

L‟identité des poètes, qu‟elle s‟exprime dans la quête de certitudes (p<strong>ou</strong>r Guy<br />

Goff<strong>et</strong>te), <strong>ou</strong> de moments de joie (p<strong>ou</strong>r Philippe Jaccott<strong>et</strong>) semblerait bien<br />

répondre à l‟affirmation d‟un n<strong>ou</strong>ve<strong>au</strong> <strong>monde</strong>. P<strong>ou</strong>r Philippe Jaccott<strong>et</strong> comme<br />

p<strong>ou</strong>r Guy Goff<strong>et</strong>te, la <strong>poésie</strong> c‟est le refl<strong>et</strong> <strong>au</strong>thentique du miroir, elle est part<strong>ou</strong>t<br />

à portée de mains, à portée de vue. C‟est dans ce n<strong>ou</strong>ve<strong>au</strong> <strong>monde</strong> que nos deux<br />

poètes affirment leur continuité <strong>et</strong> leur permanence, comme une sorte de<br />

projection vers une <strong>au</strong>tre vie.<br />

Etre poète c‟est plus qu‟un état d‟être, être poète c‟est une identité. Parce que le<br />

poème est intrinsèquement le lieu où l‟identité peut non seulement s‟exprimer<br />

mais <strong>au</strong>ssi naître. Le poème est une quête de sens, une quête d‟images une quête<br />

interprétative <strong>ou</strong> traductrice. Et de ce fait, une quête d‟identité.<br />

Penser « identité », c‟est penser l‟être-là. Philippe Jaccott<strong>et</strong> <strong>et</strong> Guy Goff<strong>et</strong>te, sont<br />

des poètes de la continuité <strong>et</strong> de la permanence.<br />

En eff<strong>et</strong>, comme le dit Guy Goff<strong>et</strong>te, l‟identité serait la réponse à l‟absence de<br />

bienveillance, se forger une identité, serait répondre <strong>au</strong>x trois flé<strong>au</strong>x « quand<br />

vivre, c’est encore <strong>et</strong> encore / m<strong>ou</strong>rir à t<strong>ou</strong>t ce qui refuse / l’exil, la nudité, la<br />

nuit ». 1318 Il s‟agit bien là de continuité.<br />

Continuité, mais <strong>au</strong>ssi permanence. <strong>La</strong> parole est un lien <strong>et</strong> un lieu<br />

anthropologique, dès que l‟homme se sert du langage p<strong>ou</strong>r établir une relation<br />

vivante avec lui-même, <strong>ou</strong> avec ses semblables, le langage n‟est plus un<br />

instrument, ni un moyen, un certain déd<strong>ou</strong>blement, il devient une manifestation,<br />

une révélation de l‟être intime <strong>et</strong> du lien psychique qui n<strong>ou</strong>s unit <strong>au</strong> <strong>monde</strong> <strong>et</strong> à<br />

1317 Philippe Jaccott<strong>et</strong>, « T<strong>ou</strong>te fleur qui s'<strong>ou</strong>vre, on dirait qu'elle m'<strong>ou</strong>vre les yeux », ETN, p. 77.<br />

1318 Guy Goff<strong>et</strong>te, « Cela se tait si fort qu‟on s‟arrête », LVP, p. 27.<br />

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