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La poésie et l'intimité ou L'identité et l'être au monde - Epublications

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<strong>La</strong> mort s‟insinue dès maintenant. <strong>La</strong> mort, n‟a que faire du p<strong>et</strong>it j<strong>ou</strong>r, ni du coin<br />

des rues, elle amène la p<strong>ou</strong>rriture, elle perce la pe<strong>au</strong>, elle fait sombrer les étoiles.<br />

<strong>La</strong> mort est un thème omniprésent dans l‟écriture de Jaccott<strong>et</strong>. Ce que le poète<br />

exprime avec amertume est que la mort est Totale car les cendres funéraires vont<br />

<strong>au</strong> vent, le vent est la dernière indulgence à l‟égard de l‟homme, de la mort :<br />

mais même c<strong>et</strong>te ultime indulgence disparaît :<br />

« …on ne n<strong>ou</strong>s reverra pas ces r<strong>ou</strong>tes,<br />

pas plus que n<strong>ou</strong>s n’avons revu nos morts<br />

<strong>ou</strong> seulement leur ombre …<br />

leur corps est cendre,<br />

cendre leur ombre <strong>et</strong> leur s<strong>ou</strong>venir ; la cendre même,<br />

un vent sans nom <strong>et</strong> sans visage la disperse<br />

<strong>et</strong> ce vent même, quoi l’efface ? » 589<br />

Le ciel <strong>et</strong> Dieu, abandonnent la vie (même si ce n‟est que temporaire), l‟homme<br />

<strong>et</strong> le poète se r<strong>et</strong>r<strong>ou</strong>vent parfois inexorablement seuls. En eff<strong>et</strong>, « même les<br />

m<strong>ou</strong><strong>et</strong>tes / s’occupent de silence ». 590 Et dans ce désarroi, qui peut prévoir de<br />

quoi sera fait demain ? Le poète s‟inquiète : « …je lécherai peut-être <strong>au</strong>ssi / le<br />

salpêtre des murs ». 591 L‟abandon dont parle Guy Goff<strong>et</strong>te, celui du paradis<br />

originel, est d<strong>ou</strong>blé de t<strong>ou</strong>t espoir de fusion entre le ciel <strong>et</strong> la terre, de l‟homme<br />

<strong>et</strong> de la nature, <strong>et</strong> … des Dieux. A quel moment l‟homme a-t-il été abandonné ?<br />

Et p<strong>ou</strong>rquoi Le ciel était déjà sans fond ?<br />

« Dieu sait quelle trace du bonheur interrompu,<br />

589 Philippe Jaccott<strong>et</strong>, « Je ne crois pas décidément que n<strong>ou</strong>s ferons encore ce voyage », PSN, p.21.<br />

590 Philippe Jaccott<strong>et</strong>, « Ils pêchent <strong>au</strong>ssi dans la chaleur », PSN, p.48.<br />

591 Guy Goff<strong>et</strong>te, « Vieux <strong>et</strong> perdu comme un cheval », UMF, p.14.<br />

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