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La poésie et l'intimité ou L'identité et l'être au monde - Epublications

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évoluer. Sur l‟échelle du temps, on peut : « considérer <strong>au</strong>ssi en définitive que la<br />

recherche de l’intimité est une dialectique qu’<strong>au</strong>cune expérience malheureuse<br />

ne peut arrêter ». 61 <strong>La</strong> <strong>poésie</strong> possède une force surnaturelle. Et c‟est par c<strong>et</strong>te<br />

force que la <strong>poésie</strong> est effectivement une sorcellerie évocatoire <strong>et</strong> qu‟elle perm<strong>et</strong><br />

à la <strong>poésie</strong> plus qu‟une expression de l‟intime, mais <strong>au</strong>ssi une réaction. Une<br />

réaction, une recherche, une quête de la « vraie vie » dont l‟initiateur est Arthur<br />

Rimb<strong>au</strong>d.<br />

L‟intimité surnaturelle, c'est-à-dire la part de magie qu‟il y a chez l‟homme est<br />

effectivement une pensée à l‟état brut, qui unit en son sein, les contraires car elle<br />

est le lieu primordial où la pensée est dénudée, défaite de t<strong>ou</strong>te idéologie, une<br />

pensée non raisonnée, c'est-à-dire encore intérieure, encore secrète. Il s‟agit dès<br />

lors d‟une sorcellerie violente une magie qui m<strong>et</strong> en place l‟homme dans son<br />

rapport avec lui-même, <strong>et</strong> dans son rapport <strong>au</strong> <strong>monde</strong>, dans son identité. C‟est le<br />

drame permanent, intemporel, <strong>et</strong> fulgurant de la vie.<br />

L‟intimité peut donc dans le format de sa pensée, être considérée comme un<br />

drame personnel, à la lisière du conflit avec le <strong>monde</strong>. De fait l‟intimité, <strong>et</strong> la<br />

<strong>poésie</strong> qui l‟exprime effectuent un perpétuel r<strong>et</strong><strong>ou</strong>r du drame <strong>au</strong> rêve, peut-être<br />

du rêve <strong>au</strong> rêve, si l‟on considère l‟intimité comme un r<strong>et</strong><strong>ou</strong>r créatif. L‟intimité<br />

obéit <strong>au</strong>ssi à la dynamique du r<strong>et</strong><strong>ou</strong>r, principe de vie, principe créatif. C‟est en<br />

rêvant à c<strong>et</strong>te intimité qu‟est possible le rêve, d‟un repos de l‟être, d‟un repos<br />

enraciné, à un repos qui a une intensité <strong>et</strong> qui n‟est pas seulement c<strong>et</strong>te<br />

immobilité t<strong>ou</strong>te externe qui règne entre les choses inertes. L‟intimité porte en<br />

elle, la magie du possible : « Tu m’as donné ta b<strong>ou</strong>e <strong>et</strong> j’en ai fait de l’or ». 62<br />

Aussi, à ce stade du travail, il f<strong>au</strong>t s‟interroger sur la fonction de c<strong>et</strong>te « intimité<br />

surnaturelle » s<strong>ou</strong>rce de « magie » poétique. Ce n‟est pas le <strong>monde</strong> qui rassure<br />

61 Gaston Bachelard, <strong>La</strong> terre <strong>et</strong> les rêveries du repos, op. cit., p.50.<br />

62 Charles B<strong>au</strong>delaire, Les fleurs du mal, op. cit., p.192.<br />

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