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La poésie et l'intimité ou L'identité et l'être au monde - Epublications

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Dans t<strong>ou</strong>s les cas, avoir une intimité avec quelque chose, signifie d‟y porter son<br />

regard. Le regard perm<strong>et</strong> une connivence entre le <strong>monde</strong> intime <strong>et</strong> le <strong>monde</strong><br />

extime, l‟intimité se matérialise <strong>au</strong>ssi par le regard, la perception exacte <strong>ou</strong> qui<br />

semble exacte du <strong>monde</strong>, <strong>au</strong>torise le poète à être un porte parole, le subtil<br />

dérèglement des sens peut faire de lui un « voyant », le poète devient plus <strong>ou</strong><br />

moins prophète. Comme le chef de file des romantiques : Victor Hugo.<br />

C'est-à-dire, l‟identité du poète réside dans la vision, la perception, en fait :<br />

l‟être-<strong>au</strong>-<strong>monde</strong>. Jaccott<strong>et</strong> est vivant de par son regard, parce que par le regard,<br />

le poète exorcise, ses inquiétudes. Précisément : les différents regards sont<br />

exprimés dans l‟inquiétude du « regard qui n’a plus de racine, de la lumière<br />

céleste qui ne suffit plus ». 1029 Il y a une nécessité du visible, de l‟image, du<br />

concept d‟image <strong>et</strong> d‟émotion (la métaphore), comme n<strong>ou</strong>s l‟avons vu <strong>au</strong><br />

chapitre III de la première partie, concernant les définitions).<br />

« Autrefois<br />

moi l’effrayé, l’ignorant, vivant à peine,<br />

me c<strong>ou</strong>vrant d’images les yeux,<br />

j’ai prétendu guider m<strong>ou</strong>rants <strong>et</strong> morts.<br />

Moi, poète abrité,<br />

épargné, s<strong>ou</strong>ffrant à peine,<br />

j’osais tracer des r<strong>ou</strong>tes dans le g<strong>ou</strong>ffre.<br />

A présent, lampe s<strong>ou</strong>fflée,<br />

main plus errante, tremblante,<br />

je recommence lentement dans l’air ». 1030<br />

1029 Philippe Jaccott<strong>et</strong>, « Les régentes de Hals », S54, p.188.<br />

1030 Philippe Jaccott<strong>et</strong>, « Autrefois », POS, p.160.<br />

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