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La poésie et l'intimité ou L'identité et l'être au monde - Epublications

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spirituelle, Jaccott<strong>et</strong> n<strong>ou</strong>s dit : « Dans la <strong>poésie</strong> antique, c’est la nature qui<br />

parle ; dans la <strong>poésie</strong> moderne (celle qu’il ŔLeopardi- appelle romantique),<br />

c’est le poète » 1551 . En octobre 1971, le poète vit « Des moments plus clairs, plus<br />

cléments » 1552). P<strong>ou</strong>r le poète, l‟intimité est un réel facteur de l‟expérience<br />

poétique, c'est-à-dire : « régénérescence dépend de ce que l’on p<strong>ou</strong>rrait appeler<br />

une ultra-philosophie qui, par sa connaissance de la totalité <strong>et</strong> de l’intimité des<br />

choses, puisse n<strong>ou</strong>s rapprocher de la nature » 1553 . P<strong>ou</strong>r le poète, l‟intime semble<br />

être le matéri<strong>au</strong> qui perm<strong>et</strong> l‟union du naturel <strong>et</strong> du spirituel.<br />

En mai 1972, le poète dit des <strong>au</strong>tres, les non poètes : « Le feu s<strong>ou</strong>fflé dans la<br />

lanterne d’os » 1554 , comme si la mort les avait déjà pénétrés. Le poète fait de<br />

nombreux rêves, où la nature est allégorique, à l‟origine de l‟épiphanie<br />

poétique : la manifestation de ce qui était caché, l‟intime devient poétique, la<br />

<strong>poésie</strong> devient révélation. Le <strong>monde</strong> réel, lui <strong>au</strong>ssi résonne de par l‟intimité :<br />

« Entre le fleuve <strong>et</strong> les vieilles nobles maisons, sur les pel<strong>ou</strong>ses entr<strong>et</strong>enues par<br />

des étudiants, là flotte encore une espèce d’intimité éternelle, un accord pareil à<br />

celui qui raisonne ça <strong>et</strong> là dans sa <strong>poésie</strong> » 1555. En novembre, le poète aspire à<br />

<strong>au</strong>tre chose, parce qu‟il pense que quelque chose est arrivé à l‟Homme. C‟est<br />

l‟inquiétude du « Regard qui n’a plus de racine, de la lumière céleste qui ne<br />

suffit plus » 1556 ), mais son désir d‟<strong>au</strong>tre chose est le plus fort : « P<strong>ou</strong>rtant je n’ai<br />

pas perdu t<strong>ou</strong>t désir de chercher, de marcher encore » 1557.<br />

1551 Ibid., « Selon Leopardi, illusions <strong>et</strong> grandeur de l‟homme sont inséparables », p.164.<br />

1552 Ibid., « Six heures du soir », p.170.<br />

1553 Ibid., « Leopardi, Zibaldone (juin 1820) : … Un peuple de philosophes serait le plus mesquin <strong>et</strong> le plus<br />

c<strong>ou</strong>ard du <strong>monde</strong> », p.173-174.<br />

1554 Ibid., « Ceux que le soleil ne parviennent pas à réch<strong>au</strong>ffer, qui marchent dans l‟été comme une frêle brassée<br />

d‟os », p.178.<br />

1555 Ibid., « Tubingen », p.183.<br />

1556 Ibid., « Les régentes de Hals », p.188.<br />

1557 Ibid.<br />

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