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La poésie et l'intimité ou L'identité et l'être au monde - Epublications

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la vie <strong>et</strong> la mort. En eff<strong>et</strong>, ce vers exprime une clarté perdue <strong>et</strong> une n<strong>ou</strong>velle<br />

obscurité, sans d<strong>ou</strong>te l‟évocation de la vie <strong>et</strong> de la mort.<br />

<strong>La</strong> mer intègre la lumière, « t<strong>ou</strong>te c<strong>et</strong>te lumière ne serait-elle pas une immense<br />

larme ?» 208 , <strong>et</strong> <strong>au</strong>torise le rêve de rénovation de l‟e<strong>au</strong> fraîche, une sorte de<br />

créature abri, l‟e<strong>au</strong> devenant symbole de la clarté, de la transparence.<br />

Enfin, c‟est une lumière qui pénètre le <strong>monde</strong> chtonien : « l’e<strong>au</strong> est la lumière<br />

qui s’enfonce dans la terre » 209 , une fusion des éléments où l‟e<strong>au</strong> est la<br />

métaphore de la lumière <strong>et</strong> comme le propose Gaston Bachelard, c<strong>et</strong>te « e<strong>au</strong> qui<br />

désaltère l’homme abreuve la terre ». 210 L‟e<strong>au</strong> n<strong>ou</strong>s invite donc <strong>au</strong> voyage<br />

imaginaire.<br />

Guy Goff<strong>et</strong>te, lui utilise la métaphore, le symbole de l‟e<strong>au</strong> (six fois), il évoque<br />

ces « l<strong>et</strong>tres <strong>au</strong> désert / rappelant le puits de l’ancienne oasis / où n<strong>ou</strong>s allions<br />

ensemble boire <strong>et</strong> / boire » 211 ce qui paraît alors :<br />

« C’est l’image d’une nuit tiède <strong>et</strong> heureuse, l’image d’une matière<br />

claire <strong>et</strong> enveloppante, une image qui prend à la fois l’air <strong>et</strong> l’e<strong>au</strong>,<br />

le ciel <strong>et</strong> la terre <strong>et</strong> qui les unit, une image cosmique, large,<br />

immense, d<strong>ou</strong>ce ». 212<br />

C‟est une e<strong>au</strong> bonne, bénéfique, s<strong>ou</strong>s deux aspects : d‟abord une e<strong>au</strong> qui<br />

désaltère l‟homme <strong>et</strong> qui abreuve la terre, <strong>et</strong> c<strong>et</strong>te e<strong>au</strong> (t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs selon Gaston<br />

Bachelard) devient apaisante <strong>et</strong> n<strong>ou</strong>rrissante.<br />

208 Philippe Jaccott<strong>et</strong>, <strong>La</strong> Semaison, carn<strong>et</strong>s 1954-1979, op. cit., p. 47.<br />

209 Philippe Jaccott<strong>et</strong> « Comme la lune est le miroir du soleil, l‟e<strong>au</strong> est de la lumière qui s‟enfonce dans la terre »,<br />

PSN, p.35.<br />

210 Gaston Bachelard, L’e<strong>au</strong> <strong>et</strong> les rêves, op. cit., p. 168.<br />

211 Guy Goff<strong>et</strong>te, «Et voilà que le soleil encore une fois » LVP, p .94.<br />

212 Gaston Bachelard, L’e<strong>au</strong> <strong>et</strong> les rêves, op. cit., p. 163.<br />

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