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La poésie et l'intimité ou L'identité et l'être au monde - Epublications

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Georges Jean propose une description du poète, plus qu‟une définition, par une<br />

pénétration de l‟intérieur du <strong>monde</strong> : « le poète est <strong>au</strong>x agu<strong>et</strong>s. Il ne voit pas, il<br />

regarde. Il n’entend pas, il éc<strong>ou</strong>te. Il ne copie pas. Il dénude p<strong>ou</strong>r recréer ». 1217<br />

Le poète, dans le respect de son espace évalue l‟espace <strong>et</strong> le temps, la direction<br />

du chemin qu‟il entreprend de parc<strong>ou</strong>rir, p<strong>ou</strong>r Rilke, ce voyage se dirige vers<br />

l‟inconnu, ce qu‟il appelle le continent. Rilke consigne ce pressentiment dans un<br />

c<strong>ou</strong>rt poème :<br />

« entre moi <strong>et</strong> le cri de c<strong>et</strong> oise<strong>au</strong><br />

qu’était-il convenu ? Je ne sais plus<br />

entre moi <strong>et</strong> le cri de c<strong>et</strong> oise<strong>au</strong><br />

…<br />

maintenant quelque chose devait commencer<br />

commencer … quoi ? L’entente ». 1218<br />

Ainsi, p<strong>ou</strong>r Rilke, le parc<strong>ou</strong>rs du poète se fait dans une quête de l‟harmonie, de<br />

l‟ordre secr<strong>et</strong>, de l‟ « entente ».<br />

Le parc<strong>ou</strong>rs du poète est régi par deux princip<strong>au</strong>x moteurs : la quête de la vraie<br />

vie <strong>et</strong> l‟écriture. C<strong>et</strong>te quête <strong>et</strong> c<strong>et</strong>te écriture sont portées par un n<strong>ou</strong>ve<strong>au</strong> regard,<br />

une « n<strong>ou</strong>velle évaluation ». En c<strong>et</strong>te expérience, t<strong>ou</strong>tes choses (le <strong>monde</strong>, soi-<br />

même, la vie) subissent en eff<strong>et</strong> une « réévaluation ». 1219 Le poète semblerait<br />

d‟abord être un « sensitif ». Il tient à mesurer le p<strong>ou</strong>voir des livres. Ce n‟est pas<br />

en termes de bonheur malheur, qu‟il considère ce qu‟il déc<strong>ou</strong>vre, mais plus par<br />

des « états d‟être ». Plus qu‟une climatique de l‟exister, le poète écrit vers <strong>et</strong><br />

depuis la condition humaine : « en sa terreur intime, il distingue, non la misère<br />

1217 Georges Jean, <strong>La</strong> <strong>poésie</strong>, op. cit., p.56.<br />

1218 Jean-Marc S<strong>ou</strong>rdillon, Un lien radieux, Essai sur Philippe Jaccott<strong>et</strong> <strong>et</strong> les poètes qu’il a traduits, op. cit.,<br />

p.123.<br />

1219 Judith Chavanne, Philippe Jaccott<strong>et</strong>, une poétique de l’<strong>ou</strong>verture, op. cit., p.9.<br />

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