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La poésie et l'intimité ou L'identité et l'être au monde - Epublications

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« … Mais qu’est-ce que la mer*<br />

quand il n’y a qu’à regarder<br />

comme on p<strong>ou</strong>sse un nuage du front*<br />

<strong>et</strong> qu’est-ce qu’un paysage où rien ne b<strong>ou</strong>ge,<br />

pas même l’ombre du vent, rien*<br />

s<strong>ou</strong>s la lampe invisible qui n<strong>ou</strong>s coiffe<br />

<strong>et</strong> défait nos visages, ride après ride,*<br />

défait nos voix tandis que la lumière<br />

enfile des larmes sur tes j<strong>ou</strong>es ». 432<br />

Philippe Jaccott<strong>et</strong> précise que la quête de la réalité se fait dans la s<strong>ou</strong>ffrance.<br />

C‟est dans c<strong>et</strong>te quête que se révèle la s<strong>ou</strong>ffrance. L‟am<strong>ou</strong>r passe vite <strong>et</strong> : « la<br />

femme infranchissable, le goût des nuits / s<strong>ou</strong>s le mante<strong>au</strong>, fini. N<strong>ou</strong>s marchons<br />

dans nos pas / comme le temps dans les horloges, vite ». 433 L‟orgueil de tenter<br />

de p<strong>ou</strong>voir contrôler son existence, rejoint l‟orgueil de croire que l‟on peut<br />

apprendre à m<strong>ou</strong>rir. Guy Goff<strong>et</strong>te pose par rapport <strong>au</strong> sentiment de finitude,<br />

l‟axiome que « être satisfait, c’est être mort ». 434 Face à l‟angoissante question :<br />

p<strong>ou</strong>rquoi vivre, s‟il f<strong>au</strong>t m<strong>ou</strong>rir ? Le poète dans sa volonté d‟être <strong>au</strong> <strong>monde</strong>, pose<br />

une relation à la nature. Guy Goff<strong>et</strong>te <strong>et</strong> Philippe Jaccott<strong>et</strong> considèrent t<strong>ou</strong>s deux<br />

que croire que l‟on peut apprendre à m<strong>ou</strong>rir est un signe d‟orgueil.<br />

Le poète dans son être <strong>au</strong> <strong>monde</strong> sait que la be<strong>au</strong>té est éphémère mais que le<br />

<strong>monde</strong> ne comporte pas en lui-même l‟interrogation de la finitude. <strong>La</strong> finitude<br />

de la be<strong>au</strong>té <strong>et</strong> du <strong>monde</strong> sont reconnus d‟abord par le poète, dans sa façon<br />

d‟habiter le <strong>monde</strong> poétiquement :<br />

« … je criais s<strong>ou</strong>vent<br />

<strong>au</strong> milieu des herbes, mais je n’attendais<br />

432 Guy Goff<strong>et</strong>te, « Vue imprenable, disait l'annonce », UMF, p.96.<br />

433 Goff<strong>et</strong>te Guy, « C‟est la r<strong>ou</strong>te qu‟on n‟a pas prise », LVP, p.102.<br />

434 Correspondance avec Guy Goff<strong>et</strong>te du 8 novembre 2005. Annexe 7.<br />

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